Au Québec, dans les années vingt, un petit village. Félix, qui tenait le Magasin général, vient de mourir ; c'est d'ailleurs lui qui raconte l'histoire. Marie, sa femme, tente vaille que vaille de maintenir la boutique en état de marche tout en continuant à rendre de nombreux services à ses voisins.
J'avoue mon assez grande déception à la lecture de ce premier tome. Rien à dire sur le découpage, la mise en page ; les dessins et la colorisation sont travaillés et soignés, dans des tons évoquant l'automne et distillant une ambiance un peu surannée et qui ne manque pas de charme. Cependant, le scénario m'a semblé pratiquement inexistant, constitué uniquement de saynètes sans grand intérêt. On passe d'un groupe de personnes à un autre, chacun y allant de son petit commérage en québecois (la langue a été adaptée pour être comprise par tous les lecteurs) : j'ai même eu l'impression que les différentes scènes étaient uniquement prétexte à nous faire lire, à défaut de nous le faire entendre, le parler de ce petit village du Québec. Bon, tout ça ne fait pas un scénario.
Ce n'est pas que j'apprécie uniquement les bandes dessinées au rythme effréné qui regorgent d'action ; j'aime beaucoup le goût du chlore de Bastien Vivès, où il ne se passe quasiment rien durant tout l'album (c'est dire). Mais Magasin général n'est pas du genre méditatif ou expérimental. Quel est le but de la série, exactement ? Je ne l'ai pas encore bien saisi. Je suppose que ce premier tome se veut en fait une mise en place de l'histoire. Seulement, un mise en place qui dure tout un album, je trouve ça un tantinet longuet. Je ne suis pas non plus emballée par les personnages très caricaturaux (dans leur personnalité comme dans le dessin), même si je me comprends bien que, d'une part, c'est une volonté assumée des auteurs, et que, d'autre part, c'est l'occasion rêvée pour eux de croquer un ensemble de véritables trognes.
J'espère être davantage captivée par le reste de la série, comme l'ont été tant d'autres lecteurs.