Je crois que je ne peux m'empêcher d'être attiré par les projets incongrus.
En 1984, il y avait eu un mois où les assistants éditeurs avaient pris le contrôle de Marvel et avait essayé de faire des choses un peu différentes de d'habitude dans les titres, donnant des choses diverses, du numéro culte de Spider-Man (#248, the Kid who collects Spider-Man) à ce Marvel Team-Up improbable où Tante May devient... un héraut de Galactus !
En 2009, Marvel à voulu rendre hommage à cet événement éditorial en proposant aux assistants éditeurs de proposer des idées d'histoires courtes/pitch de potentielles séries dans cette anthologie en deux numéros.
Du coup ici on a D-Man envoyé en Irak et qui essaye quand même de mener sa vie de super-héros, une aventure du héros natif américain American Eagle, une aventure des Mini-Marvel avec Hawkeye et Doctor Strange, une histoire où Luke Cage découvre le job de maire de quartier aux USA, une aventure d'un perso inédit : Galacta la fille de Galactus (!) et enfin une histoire sur Elsa Bloodstone.
Peu de gros noms aux équipes créatives, mais citons quand même Jason Aaron et Richard Isanove sur American Eagle, Todd Nauck sur Luke Cage, Adam Warren au scénar' sur Galacta ou Chris Yost qui écrit Elsa Bloodstone. Et il y a Jacob Chabot qui fait forte impression avec des dessins pleins d'humour pour les passages de transition entre les épisodes, mettant en scène les assistant éditeurs de manière humoristique.
Et qu'est-ce que ça vaut ? Et bien malgré des pitchs alléchants, les histoires en elle-même ne sont pas incroyables. Celle sur D-Man est bien écrite, mais les dessins très orienté comics indépendants américains sont assez difficile d'accès. Sur American Eagle, c'est très bon mais le héros n'a pas de caractéristique qui lui est propre si ce n'est d'être indien et badass. Les Mini-Marvel sont plutôt efficaces en tant que récit d'humour divertissant mais on a pas non plus envie d'en lire plus. L'histoire sur Luke Cage ressemble à un comics éducatif (malgré quelques blagues et une dynamique familiale sympatoche), celle sur Galacta a plein de bonnes idées mais c'est écrit par Warren donc on a des passages de SF ultra-nerd et ultra-chiants bourrés de termes inutilement compliqués. Et y a des cases twitter, ce qui est l'équivalent du cancer en comics. Et pour Elsa Bloodstone, j'ai beau adoré l'héroïne, c'est l'introduction la plus basique et sans idée possible que l'on peu lire sur l'héroïne.
Bref, rien d'incroyable. A la limite le premier numéro peut valoir le coup d’œil pour l'histoire d'Aaron et profiter des dessins d'Isanove, qui permettent quand même de voir le vilain de seconde zone Cottonmouth dessiné à la Jae Lee, avec sa bouche géante et son costume violet ridicule. Mais le reste n'intéressera que les amateurs d'étrangeté (et encore), ceux qui veulent de bonnes petites histoires risquent vraiment d'être déçu.