Dans la bande dessinée, il existe des modes, des coups d'éditeur, des albums qui sont plus chics que d'autres. Pablo est l'un de ceux là.
A partir d'un roman de la productrice à France Culture Julie Birmant, adapté en scénario de BD par Jul, Clément Oubrerie, le dessinateur reconnu de Aya de Yopougon, illustre les premières années de la vie d'artiste de Pablo Picasso. Pari éditorial pour une série qui comptera quatre albums, dont le deuxième tome devrait paraître à la rentrée 2012. Le challenge était de taille car, personnellement, je ne voyais pas Clément Oubrerie, avec son dessin naïf et à la ligne claire, s'attaquer à mettre en images une biographie de celui qui a révolutionné la peinture du XXème siècle. Obstacle supplémentaire pour les auteurs, ils n'avaient pas la possibilité de représenter les oeuvres du maîtres, juridiquement protégées.
En découvrant la couverture, particulièrement sobre, le lecteur sait déjà que cet album se veut à part de la production habituelle de la bande dessinée. Pour moi, elle évoque le Toulouse Lautrec affichiste qui mourut en 1902, à peu après au même moment où Picasso débarque dans ce Paris à l'exubérance stimulante. L'album nous conte ses premières années de galères et de doutes, sa rencontre avec les galeristes et avec le poète MaxJacob qui tombera fou amoureux du peintre espagnol. Ce qui aurait pu être totalement linéaire est cassé ici par l'histoire de son premier grand amour, Fernande Olivier, dont nous suivons, en parallèle, le cheminement jusqu'à leur rencontre au Bateau-Lavoir.
Le scénario, très documenté sans jamais être didactique, prend dès le départ un regard psychologique, donnant à ce premier tome une dimension particulièrement attachante. Le dessin, quant à lui, restitue avec beaucoup d'à propos le Paris 1900. L'utilisation du fusain, de la mine de plomb et surement de l'aquarelle, donne une profondeur au dessin particulièrement convaincante. Cependant, l'alignement très sage des vignettes donne une impression de collection d'images, peut être pour ne pas désorienter un lecteur peu habitué à la bande dessinée ou bien un petit hommage aux albums offerts par les nombreuses marques de chocolat de l'époque.
La fin sur le blog
pilyen
8
Écrit par

Créée

le 14 févr. 2012

Critique lue 411 fois

2 j'aime

pilyen

Écrit par

Critique lue 411 fois

2

D'autres avis sur Max Jacob - Pablo, tome 1

Max Jacob - Pablo, tome 1
pilyen
8

Pablo, très beau

Dans la bande dessinée, il existe des modes, des coups d'éditeur, des albums qui sont plus chics que d'autres. Pablo est l'un de ceux là. A partir d'un roman de la productrice à France Culture Julie...

le 14 févr. 2012

2 j'aime

Max Jacob - Pablo, tome 1
bavmorda
8

Critique de Max Jacob - Pablo, tome 1 par bavmorda

1900, exposition universelle. Pablo Picasso arrive en France et retrouve d'autres expatriés, ayant fui l'Espagne nationaliste, où la création et la liberté d'expression sont bridées par la morale et...

le 16 juil. 2013

1 j'aime

Max Jacob - Pablo, tome 1
_MIRAMAR_
7

Critique de Max Jacob - Pablo, tome 1 par _MIRAMAR_

BD très agréable à lire sur le Paris début XXe et la jeunesse de Picasso avant qu’il soit reconnu. Deux histoires parallèles qui se rejoignent : celle de Pablo et celle de Fernande.

le 25 mars 2020

Du même critique

Habibi
pilyen
4

Bibi n'a pas aimé

Il y a des jours où j'ai honte, honte d'être incapable d'apprécier ce qui est considéré comme un chef d'oeuvre par le commun des mortels. A commencer par mon libraire spécialisé BD qui m'a remis...

le 1 janv. 2012

35 j'aime

7

Grand Central
pilyen
3

Grand navet

J'ai vu le chef d'oeuvre de la semaine selon les critiques. Hé bien, ils se sont trompés, c'est un navet et un beau ! Cette fois-ci, ils ont poussé le bouchon tellement loin qu'ils risquent d'être...

le 29 août 2013

27 j'aime

18

Les Fantômes d'Ismaël
pilyen
3

Parlez-vous le Desplechin ?

Je le dis d'emblée, je n'ai jamais été fan du cinéma de Mr Desplechin. "Les fantômes d'Ismaël" confirment que je ne parle pas et ne parlerai jamais le "Desplechin" comme se plaît à dire le...

le 18 mai 2017

24 j'aime

1