Julie Birmant l'avoue aisément, elle aime en tant que scénariste démystifier les héros, montrer la crasse, les zones d'ombre.

Pour Pablo Picasso cette demoiselle s'intéresse entre autres à la biographie d'une dame qui a partagé la vie de l'artiste, une certaine Fernande Olivier.
Quand on sait que Picasso a toujours de son vivant interdit sa publication, on comprend vite l'intérêt que Julie Birmant a pour la chose.

Mais c'est aussi une volonté de montrer les hommes importants, qui ont joué un grand rôle dans le processus créatif de l'artiste. Ces rencontres au coin d'une rue qui changent une vie.

C'est dans cette optique que le premier tome s'arrête sur Max Jacob, poète à ses heures perdues et qui donnera un certain bagage à Picasso. Lui qui n'avait guère autre occupation au départ que d'obtenir quelques pièces dans les galeries du coin.

La démarche est donc plutôt originale, mais à trop vouloir s'éloigner du sujet de base, à vouloir impliquer trop de personnages, on obtient un récit fouillis et mal découpé.
A la fois focalisé sur Fernande, Max Jacob, les amis de Picasso, il ne reste finalement que des miettes à Pablo. Il se retrouve pratiquement au second plan, comme spectateur.
La mise en scène n'aide pas vraiment, notamment pour le début de l'histoire pas bien original voire même assez gnangnan.

Si le récit est ce qu'il est, on prend un réel plaisir à parcourir ces six cases par pages. Le dessin volontairement maladroit, minimaliste est très expressif et se prête parfaitement à l'image du souvenir enfoui. Le travail de documentation a du être assez colossal tant ce Paris et ce quartier de Montmartre semble crédible.
Mais le tour de force reste clairement le travail de la coloriste. Ses aquarelles sont remarquables, les couleurs sont vives avec une parfaite retranscription de l'ambiance nocturne, des éclairages.

Bref, Ce premier tome pèche bien plus par son contenu, son récit mal découpé que par sa forme. Ça se laisse parcourir facilement pour l'attrait visuel et parce que la vie de Pablo Picasso est loin d'être inintéressante.
bangawa
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le 25 mai 2012

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bangawa

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