Comment aborder celui-ci ? Ce titre en huit numéros (et pas un de plus, la série s'est vu très vite annulée) comporte pas mal d'histoire ! A l'instar d'un Action Comics ou d'un Detective Comics, Men of War est un mensuel de plus de 30 pages de BD (contre la vingtaine habituel), pour un dollar de plus. Je crois que nous appelons encore ces mensuels aujourd'hui des "anthologies", c'est à dire : qui contiennent plusieurs histoire chaque mois. Ça à moins de sens aujourd'hui car on se contente de suivre deux arcs tout au plus (des fois trois, dans de rare cas).
Je vais essayer de balayer chacune des histoires du livre, de manière lus ou moins rapide. Mais brisons tout de suite le suspens... C'est pas brillant brillant...
Uneasy Company, par Ivan Brandon et Tom Derenick. C'est un peu l'arc principal de la série, puisque l'histoire s'est étalée sur les six premiers numéros du comics. Et quelle dommage. Parce que très franchement, c'est mauvais. Cette histoire essaye d'intégrer le Sergent Joseph Rock, le militaire US du DC Universe, dans un contexte plus contemporain et baigné dans un monde de super-héros. Le Sergent Rock est juste un bon soldat qui sait prendre des initiative. Il n'est d'ailleurs que Caporal au début de l'arc. On suit son équipe dont la mission est de récupérer un sénateur quelconque dans un endroit quelconque. Et là j'ai résumé le problème. Brandon oublie les détails et se contente de dépeindre une action fade et sans grand intérêt en essayant de coller de temps en temps un super-héros en caméo (si léger d'ailleurs qu'on est incapable d'affirmer de qui il s'agit, Superman ?), ou de coller à l'intrigue une super vilaine comme Circée (normalement lié au mythe de l'Amazone) sans prendre la peine de nous expliquer qu'est-ce qu'elle fout ici et quelles sont ses motivations. On est baladé de cases en cases sans trop comprendre ce qui arrive (des gens se tirent dessus, y'a des explosions, des gens meurent, Rock donne des ordres, c'est la guerre mais on sait pas pourquoi, etc.), les intrigues se perdent toutes seules et les flashbacks incessant et inutiles finissent de nous noyer dans la confusion. Si on se contente de regarder le personnage de Rock, on pourrait se sentir vaguement intéressé, mais ce dernier n'a pas grand chose d'original. Sur les 240 pages (à la louche) que contient ce TPB, cette histoire en prend la moitié. Vous comprendrez donc que l'on part déjà avec des lacunes conséquentes.
Remembering The Leopard, par James Robinson et Phil Winslade. L'histoire dépeint une aventure d'un certain George Saint (personnage DC dont j'ignorais l'existence). Enfin une "aventure", plutôt une simple entrevue (qui commence et fini avec des couteaux) entre un soldat solitaire qui se la joue chasseur et un taliban qui se planque au milieu d'un champs de fleur (et qui se fait appeler le Léopard, il dit qu'il ne voit pas le rapport). Les dessins sont sobres et efficace et certaines cases font de bien belle peintures, mais clairement, on se fiche totalement du tenant et de l'aboutissant de cette intrigue qui ne dure que 14 pages (histoire stand alone principal du numéro #7 de la série). Je n'ai sans doute pas compris la beauté du message.
Frankenstein and G.I. Robot: Dead Man Flying, par Jeff Lemire, Matt Kindt et Tom Derenick. La seule bonne raison d'acheter ce TPB. Bien que ça ne fasse toujours que 30 pages d'intéressante sur les 240. Jeff Lemire et Matt Kindt viennent ici faire honneur à la série "Men of War", qui aurait peut-être du ressembler à ça pendant les 7 autres numéros. De l'action clair, une intrigue net, des personnages qui envoit et même un peu d'humour. Directement tie-in à la série Frankenstein Agent of S.H.A.D.E. (voir ma critique sur le premier volume ici : http://www.senscritique.com/bd/War_of_the_Monsters_Frankenstein_Agent_of_S_H_A_D_E_tome_1/critique/14792612), on y voit un Frankie en grande forme qui agit déjà pour le compte de S.H.A.D.E. et Father Time, pendant la seconde guerre mondiale. Il va devoir retrouver, avec sa femme (avec qui il est encore en bon terme visiblement), une arme japonaise destructrice qui pourrait faire basculer la guerre. C'est sans compter sur l'ingénieur américain capturé qui a construit cet engin et y a inclus des features intéressantes, J.A.K.E. le G.I. Robot est né. Une histoire bien punchie, toujours en rapport avec la guerre, mais qui ne nous perds pas dans des idéologies faussement guerrière et qui essaye de ne pas trop se prendre au sérieux.
Viennent ensuite les histoires back-up qui s'étalent tout au long des 7 premiers numéros. A l'image du reste, c'est insipide et sans grand intérêt. Sauf peut-être les deux mini histoires de Matt Kindt, "Kinfe Fight" (qui nous propose juste un combat entre deux personnes de camps opposé et nous exposant leur point de vue, plutôt bien vue), et de J.T. Krul, "Survival Mode" qui revient sur "la retraite du soldat", sans tomber dans le larmoyant et le cliché. Mais rien d'inoubliable. Le reste, ça parle de guerre en Irak, de robot tout moche et y'a même une histoire avec des zombies... J'ai pas encore capté ce qu'elle venait foutre là celle-là !
Vous l'aurez compris, ce bouquin est a évité. Surtout que j'ai cru comprendre que la seule histoire intéressante du titre allez être réédité dans le TPB du volume deux de Agent of S.H.A.D.E. Espérons que cela soit vrai... Sinon rabattez vous sur le numéro #8 de la série, après tout, ça vous coutera toujours moins cher que d'acheter ce gros truc pour pas grand chose ! (parce que "truc" et "chose" le définisse finalement bien)
Parait que y'a des gens qui ont aimé la série. J'espère pouvoir lire leur avis ici même ! J'ai vraiment du passer à coté de quelques choses...