Le soleil brûlant du Sud des Etats-Unis, une brutalité hors normes, une violence sans retenue (Hommes, femmes, enfants et même chevaux , tous égaux devant la mort) et surtout la famille.
Une famille à laquelle on ne peut pas échapper et qui laisse un héritage lourd à porter.
Et de ce point de vue là, les Rath n'ont rien à envier aux Logan, aux Tubb et autre Dashiell.
Le père est l'incarnation même de l'enfoiré . Avant dernier d'une lignée familiale pourrie jusqu'à la moelle , la compassion ne fait pas partie de son langage encore moins si cela doit le mettre sur le chemin de son propre fils.
Il faut dire qu'à part le sang et leur haine réciproque, ils n'ont pas grand chose en commun.
Comme souvent chez Aaron , le fils est un fuyard qui se retrouve à faire face à son passé de manière violente.
Car oui, c'est radical, sans concession , brutal. On peut même dire que c'est gravement burné. ça sent la sueur, les tripes et le sang.
Un peu trop diront certains et c'est peut être ce qui fait de ce Men of Warth un récit un peu moins abouti qu'un Scalped ou un Southern Bastards car moins subtil.
Récit auto contenu, Jason Aaron a choisi de condenser son propos dans une mini en 5 parties.
Ce choix donne l'impression d'une violence incontrôlable même si cela se fait un peu au détriment des personnages notamment celui du fils qui fait bien pâle figure face au père
Le récit se lit sans temps mort mais reste assez classique , là aussi l'ambition est autre . Juste démontrer que personne n'échappe à la malédiction des Rath.
Bizarrement, c'est la petite amie du fils Rath qui sort son épingle du jeu (la dernière scène la mettant en scène est assez forte ).
Graphiquement, la problématique est un peu la même.
Ron Garney est en pleine expérimentation depuis plusieurs années, donnant une plus grande place à ses crayonnés au détriment de l'encrage, cherchant à donner un peu plus d'agressivité à un dessin qui a longtemps été considéré comme efficace mais trop classique.
Les premiers numéros montrent quelques faiblesses et le dessinateur peine à trouver le ton qui le démarquera de ses autres travaux mainstream.
Cependant après un rodage nécessaire, son trait s'affirme, ses noirs se renforcent, lorgnant même par moment vers du Frank Miller ( la couverture en noir et blanc mise dans les bonus est là pour le prouver ).
Alors certes Men of Warth ne deviendra pas un incontournable au même titre que Scalped mais il donne un aperçu plus brutale de l'image de famille made in Aaron.
Et une chose est sûre " on ne choisit vraiment pas sa famille ..."