Bande dessinée porno-comique, Ménagères en chaleur ne réussit pas bien son affaire. Du comique, elle n’en a pas que l’air pour tout dire. L’humour y est gras, très conventionnel, voire pitoyablement vulgaire par moments. Rabelaisiennes, les petites histoires sont autant de contes farceurs dont le comique paraît rapidement daté, toujours sur la même tonalité égrillarde.
Si bien que malgré le grand nombre d’histoires, on finit par s’ennuyer. Certains manquent de réalisme. L’inégale qualité des sketchs rend la lecture encore plus lassante.
Heureusement, le dessin noir et blanc est généreux, d’une rondeur veloutée et appétissante. La chair n’est jamais triste, très agréable à l’œil. Certes, le graphisme n’est pas très original, proche de la ligne claire, mais j’aime assez sa fluidité.
Les détails salaces sont étonnants, sans doute pas nécessaire d’ailleurs. La pornographie ne se justifie pas véritablement ou disons ne s’accorde pas bien avec cet humour ordinaire. Je me demande dans quelle mesure elle trouve une légitimité dès lors que l’histoire est traitée sur le mode comique. Selon moi, la pornographie s’accommode mal de l’émotion comique. L’excitation sexuelle convient tellement mieux à d’autres émotions. Bon, c’est goût personnel qui s’analyse mal. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas cet ouvrage qui me convaincra du contraire.
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