N'a de "beetle" que le nom ! Heu ... hum... non en fait ce jeu de mot ne marche pas.

Il y a quelques milliers d'années, alors que les mayas étaient encore de ce monde (vous savez, ceux qui ont prédit qu'on ne passerait pas 2012), un genre de bio-mécanisme extra-terrestre intelligent, qui a la tronche d'un gros scarabée bleu, s'échoue sur terre après avoir croisé un Green Lantern de l'époque (ouais, les Green Lantern sont au moins aussi vieux que les mayas, truc de fou) qui n'aimait pas trop la provenance de cette chose et a tenté de la détruire. Oui, parce que faut être clair, ce scarabée vient d'une race extra-terrestre appelé The Reach qui a la fâcheuse tendance d'aller coloniser et détruire les populations des planètes où la vie prospère dans le seul but de s'étendre et allez savoir quoi d'autre. J'ai pas encore bien compris si c'était juste pour le fun ou si il y avait une vrai raison à ça. Inutile de vous dire l'étonnement des Mayas de voir cette chose inerte tomber du ciel ! Un peu bousillé donc, le scarabée bleu, reconnu comme une un genre d'idole maya, est passé de main en main à travers les âges, jusqu'à se trouver dans un bled paumé aux USA non loin de la frontière mexicaine (remarquez qu'elle s'est pas tant déplacée en fait, quelques kilomètres au nord, tout au plus...). De ce bled, alors que plusieurs groupuscules déjantés essaient de choper la bestiole sans même vraiment savoir à quoi elle sert, le scarabée va tomber, par un (mal)heureux concours de circonstances, dans les mains (ou sur le dos) du jeune Jaime Reyes, un jeune étudiant comme les autres. Mais plus tout à fait comme les autres après ça...

Oui, j'ai blindé l'introduction. Mais faut dire que pour une BD qui se ré-attaque aux origines d'un personnage, on a eu notre lot d'informations, et c'est plutôt efficace ! Tony Bedard est ici au scénario, et Ig Guara dessine le tout. Tony Bedard, c'est aussi le mec qui commet le très moyen (selon-moi) Green Lantern: New Guardians. Donc inutile de vous dire que malgré cette bonne introduction, bien mouvementée (et encore, je vous ai passé les détails, si si, relisez la phrase qui contient "(mal)heureux concours de circonstances"), on attend quand même l'auteur au tournant sur la suite de la BD. Et bien je dois dire que OUF, il s'en sort bien ! Oui, j'ai envie d'être indulgent. C'est pas bien de toujours se fâcher auprès des scénaristes ! Mais histoire de pas être trop cohérent avec moi même, commençons donc avec les choses qui fâchent.

Quid des anciens Blue Beetle ? Pour ceux qui ne le savent pas (et pour les autres, ça vous rafraîchira la mémoire), Jaime Reyes est la troisième incarnation du Blue Beetle. Dans l'ancienne continuité... Dans cette version New 52, même si on ne sait pas trop où est passé le scarabée entre le moment où il atterrit chez les mayas (je n'ai vraiment pas inventé cette partie !) et le moment où il se retrouve sur Jaime, il semblerait qu'il n'y ai jamais eu de Dan Garett, ou de Ted Kord. Ce qui est fâcheux, surtout pour Ted Kord (je n'ai pas trop d'accroche avec Dan Garett et j'avoue connaître mal le personnage) car cela remet en cause bon nombre d'évènements pré-relaunch et enlève surtout énormément d'histoire au personnage de Booster Gold que j'affectionne tout particulièrement (oui désolé, on ne peut pas évoquer décemment Blue Beetle sans parler un minimum du Blue & Gold !). Mais essayons de passer au delà de ces considérations de fanboy, et si vous voulez un historique du personnage, vous pouvez toujours allez vous renseigner sur le net vous même (et c'est toujours intéressant !).

Jaime Reyes était donc, déjà un personnage de l'ancienne continuité, mais il a été rebooté ici. Donc on peut tout oublier de ce qui le concernait (ça aussi c'est assez frustrant, surtout avec ce qu'avait lancé Dan Jurgens sur le personnage avant le relaunch, mais j'ai déjà assez râlé comme ça). On part donc sur de nouvelles bases et on prend réellement du plaisir à découvrir ce personnage comme s'il venait juste de naître (il ne datait que de 2006, donc c'était sans doute plus simple de rebooter ce personnage plus qu'un autre). Quand je dis réellement, je suis sincère. L'élément pivot de l'histoire, c'est donc ce scarabée (ou beetle donc) qui va s'activer au contact de Jaime et va tenter d'en prendre le contrôle. Le héros subissant donc une réelle métamorphose (titre du bouquin, vous avez vu comme c'est intelligent ?). Et je suis assez fasciné par les phases de mal être que va rencontrer le personnage et sur sa capacité à lutter mentalement contre son parasite. Alors, oui, j'en entends là bas au fond des gens qui râlent sur le fait que on a déjà vu ça plein de fois sous plusieurs formes diverses et variées. C'est sûr. Mais quand c'est bien exécuté et quand tu sens une réelle évolution, moi je suis pour vivre ce genre de lecture. Ca ne s'éternise pas non plus 150 ans sur le même état d'esprit, on sent une évolution entre Jaime et le scarabée, ça ne stagne pas et ça pulse même ! Surtout que ça rajoute à la BD une notion dramatique assez forte et renforce donc énormément l'empathie qu'on a pour le personnage. Il lui arrive des trucs assez horribles à cause de ce scarabée bleu qui lui tombe dessus par hasard, et il va devoir vivre avec ça. Ses interactions avec sa famille, sa potentielle petite amie Brenda, son meilleur ami Paco (à qui il arrive des trucs pas terrible du tout !), tout ceci est finalement sympathique à suivre. L'histoire se termine d'ailleurs sur un statut quo plutôt triste et nous laisse penser que la suite risque d'être intéressante. Après c'est du Bedard, il faut s'attendre à ce que le soufflet retombe, mais dans l'absolu, je suis plutôt content de son travail sur cette série.

Là où on sent bien qu'il s'agit de Bedard, c'est sur les ennemis. C'est un peu le bordel. On retrouve une vieille menace de l'univers DC, la Confrérie du sang (Brotherhood of blood), et il y a encore beaucoup trop de mystères autour pour qu'on s'intéresse vraiment à l'enjeu qu'elle représente. Le tout est même plus confus avec la Dame Tia, une espèce de mafieuse archéologiste porto-ricaine (aussi présente dans l'ancienne continuité) qui se place aussi en ennemi dans ce titre, tout en se bataillant contre la confrérie. Le tout bien sûr avec Jaime au milieu qui tente de leur échapper. L'objet de leur convoitise étant le scarabée. Non vraiment, le plus intéressant restant bien sûr Jaime lui même et ses relations proches, amicales et familiales. Elles sont justes, crédibles, et douloureuses. Voilà comment je les décrirais. Je n'irais pas jusqu'à analyser les moeurs de langage comme le spanglish très largement utilisé dans la BD, ni les coutumes et habitudes des porto-ricains, et faire une comparaison avec la réalité, ma méconnaissance de ce milieu rendrait la chose stupide, mais le tout m'a semblé très cohérent, et les clichés (il y en a fatalement) ne me semblent pas être affligeant ou réducteur. M'est avis que tout le monde ne pense pas comme moi.

Le dessin de Ig Guara est dans le correct moyen, comme la majorité, donc, des titres DC. C'est assez coloré, les visages sont super, ça manque parfois un peu de détail, mais dans l'ensemble c'est plutôt joli. Et Ig Guara arrive à rendre ces scarabées répugnants, surtout pendant les métamorphoses. L'essentiel y est.

Pour conclure, cette BD reste pour moi une bonne petite surprise. Surtout après la médiocre performance de l'auteur sur New Guardians (on notera au passage le clin d'oeil aux Green Lanterns dans l'introduction de la BD, ça renforce l'immersion en fait). Je m'attendais sans doute à pire, d'où ma prétendue indulgence. Mais je pense réellement que la BD vaut le coup. Elle n'est par contre qu'en deux tomes, vu l'annulation du titre au numéro #16 (et oui, je suis légèrement à la bourre vu que le tome 2 est sorti le mois dernier, mais j'arrive !). On peut aussi suivre quelques aventures du Beetle dans le tome 2 de la JLI et dans la série Threshold (qui est déjà, hélas, annulée...). Ce personnage a vraiment du potentiel, et c'est avant tout ce qui me plaît dans les comics. Dommage qu'il ne connaisse pas un destin des plus reluisants pour le moment !
Freytaw
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le 28 déc. 2012

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Freytaw

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