Alors que notre héroïne passait son temps à remplir des missions toutes plus risquées les unes que les autres, les secrets de ses origines demeuraient abscons.
Mais voici qu'après trois années d'attente, ce tome 20 apparaît comme une véritable mise à jour. Les talentueux auteurs, Morvan et Buchet, ayant enfin décidé de nous offrir de l'information consistante sur la parenté humaine de cette singulière habitante de Sillage. Si la parcimonie demeurait jusque-là la ligne de conduite des auteurs, voici qu'un élan de générosité les a engagés à illustrer quasiment tout un récit sur ce qui advint de Navïs avant le crash final du vaisseau qui la transportait.
On apprend ainsi quel était ce vaisseau, sa destination, son équipage, ainsi que les tenants et les aboutissants des événements qui conduisirent à cette catastrophe fatale. Rien de moins ! L’humanité apparaît toujours aussi imbue d'elle-même, ayant même catégorisé les êtres vivants humanoïdes. C'est cette fracture, inspirée par la religion, qui va précipiter le drame.
La religion est en effet un des aspects centraux de cet opus. Elle ne se taille pas la part belle, montrant l'inspiration dévoyée qui peut en résulter et les conséquences néfastes qui peuvent être engendrées par un rigorisme bien actuel. A cet égard, les auteurs questionnent une fois encore l'actualité avec subtilité.
A présent que notre héroïne est en possession d'éléments ô combien sensibles, on se demande bien ce qu'elle va en faire, celle-ci ne se complaisant jamais dans l'immobilisme. On espère juste de pas devoir attendre aussi longtemps pour connaître la suite. Monsieur Buchet, à vos crayons s'il vous plaît !