Pute de luxe, oeuvre royale

Ce soir je serai la plus belle pour aller danser danséé dansé hé pensait Agathe.
Et elle le fut. Rien ne lui arriva ce soir-là. Le désosseur ne se manifesta pas. Mais, bientôt, coup de malchance, elle découvre par une fissure dans le mur que le boucher des guinguettes est leur voisin. Mort par balle. Rapide et inattendue.

Ce que le tueur ignore c’est que la prude et laborieuse Blanche, compte bien venger sa jeune sœur.

Vendetta trépidante, entre polar en maison close et drama historique, Miss pas touche fait mouche. Loin des figures de fifilles écervelées, le personnage de la jeune héroïne, audacieuse et marginale fait un plaisir fou. S’interdisant le rôle de pleureuse, celle qui sera surnommée Miss pas touche prend vite les choses en main. Elle se fait embaucher dans un lupanar de luxe (la Pompadour) afin de démasquer le meurtrier de sa frangine. Enquête palpitante au coeur du Paris des années folles, cette quadrilogie est aussi l’occasion de produire une dénonciation de la condition féminine et de la doctrine homophobe de l’époque. Loin des préjugés et des facilités, l’auteur nous offre une femme forte, complexe, joueuse et victime des diktats de la société de son temps. Une œuvre royale à couronner d’éloges.