Je m'attendais au pire avec cet album. Finalement ça passe, mais ce n'est pas génial non plus.
Ca commence bien. Cauvin enchaîne les ellipses pour aller droit au but avec ce personnage féminin que l'on doit appeler 'Docteur' et non 'Madame'. Malheureusement, la documentation recueillie est transmise de manière un peu trop directe au travers de dialogues maladroits ("Qui est Miss Walker? - Miss Walker est une des seules femmes sorties en droite ligne de la célèbre école du collège médical Syracuse. C'est une militante d'Amélia Bloomer, celle qui a fondé un groupe de femmes qui a abandonné les amples robes pour la vêture caractéristique de 'Bloomers'.") et en plus le lecteur s'aperçoit très vite que les enjeux sont insignifiants (c'est à la page 28 pour que les ennuis commencent réellement). De plus, Cauvin recycle toujours autant ses intrigues et ses résolutions. Enfin on pourra surtout reprocher la naïveté du propos : cela me semble peu crédible qu'il ait fallu attendre Miss Walker pour que les troupes ient une baisse de moral par rapport aux dangers d'aller au front. En fait, j'ai eu l'impression que Cauvin s'adressait à un nouveau public, jeune, ce qui explique pourquoi il reprend sans honte d'anciennes résolutions. N'empêche que le tout reste mal ficelé, et trop simple.
Graphiquement, Lambil assure comme à l'habitude. Quelques ratés ici et là, comme d'habitude aussi, mais rien de bien méchant, ça reste globalement du bon dessin. Son découpage manque toujours d'audace et de fraîcheur.
Bref, Les Tuniques Bleues est une série qui a besoin d'un renouveau (nouveau scénariste?) ; si ce tome 54 reste divertissant, il manque de beaucoup de qualité pour être mémorable.