Mobile Suit Gundam Wing par Ninesisters
Les manga adaptés d’anime n’ont pas bonne presse. C’est un fait, vous pouvez vérifier. Pourtant, certains éditeurs – Pika et jadis Asuka, pour ne pas les nommer – ont multiplié les publications du genre ; ou si vous préférez, pour profiter du succès (souvent en fansub) d’un anime, ils n’ont jamais hésité à proposer en parallèle une version manga, quand bien même celle-ci ne serait pas le produit d’origine. Et s’ils persistent dans cette voie, c’est que cela doit se vendre…
L’adaptation d’anime est au manga ce que l’adaptation de jeux-vidéo est à l’animation japonaise : un produit souvent bas-de-gamme, encore plus commercial que la majorité des autres productions, confié à un tâcheron incapable de fournir un travail original, de toute façon destiné à fonctionner plus par son nom que par ses qualités intrinsèques. Il existe quelques très rares exceptions – le manga de Kamichu s’en sort correctement – mais souvent, c’est vraiment mauvais.
Gundam W aurait pu s’en tirer plus qu’honorablement, puisque reprenant la trame de l’anime avec une fidélité exemplaire ; sans compter qu’il dispose d’un bonus de qualité : des yonkoma disposés à la fin de chaque volume, où les personnages de W interagissent avec ceux de G (le mangaka venait de terminer l’adaptation manga de G Gundam) dans des joutes comiques dans l’ensemble assez savoureuses. Seulement, là où ce titre se plante complètement – et cela justifie pleinement sa place ici – c’est que 3 volumes paraissent nettement insuffisants pour transposer l’équivalent de 49 épisodes ! Résultat, ce manga est rempli d’ellipses temporelles (déjà que l’anime souffrait du même défaut), et devient parfois incompréhensible pour qui n’a pas vu l’anime…
Ce manga possède tout de même un atout de taille, outre ses yonkoma : la diffusion de l’anime sur M6 s’étant arrêté à l’épisode 26, cette adaptation resta un temps le seul moyen de connaître la fin de l’histoire, ce qui explique probablement son succès.