Motor Girl
7.7
Motor Girl

Comics de Terry Moore (2018)

Pour une première incursion dans les mondes de Terry Moore, Motor Girl était une porte d’entrée évidente. C’est en effet un petit comics de 200 pages avec une histoire complète et des situations variées pour pouvoir jauger le style de l’auteur/dessinateur que ce soit sous les déflagrations d’une zone de guerre que sous la quiétude du ciel étoilé tombant sur le désert américain.

Samantha, une femme militaire rentrée de la guerre en Irak, s’occupe d’une casse auto avec l’aide, sans que l’on ne doive s’en étonner, d’un gros gorille civilisé. Puis, pas loin de la casse, viennent s’écraser des petits hommes verts. Suivis très logiquement par des types en costumes noirs avides de choses qui ne leurs appartiennent pas, pour concrétiser un désir de pouvoir qui ne pourrait que mal finir pour tout le monde.

Le récit use évidemment d’une astuce qui propulse la trajectoire de Samantha un peu plus loin que cette redite pulp d’E.T. l’extraterrestre. Je ne vais pas nécessairement l’expliciter ici mais cette sous-couche narrative nourrit la veine traumatique et émotionnelle qui est le cœur du comics. A nous alors de voir le récit d’une femme qui n’avait pas tout à fait fini de revenir à la maison, tant dans sa tête que dans son corps.

L’approche référencée de Terry Moore, qui permet d’inscrire assez bien Motor Girl dans notre monde à nous, est stimulante pour le lecteur. Que ce soit des dialogues faisant allusions à Star Wars ou Chinatown que sa façon d’introduire chaque nouveau chapitre par une citation (Sting, Churchill, Hawking, Hendrix et autres), tous ces petits clins d’œil participent de donner encore un peu plus de saveur à l’expérience et de se sentir, pour ma part, toujours plus complice de l’auteur qui se cachent entre les planches.

Le plus renversant de la rencontre artistique s'est cependant joué avec les dessins de Terry Moore. Si on reconnaitra dans les regards des personnages des yeux tout droit sortis des mangas de Naoki Urasawa on aura, couplé à cela, l’agréable sensation de la finesse des traits et les noirs profonds de Takehiko Inoue. Son style graphique est donc très facile à appréhender, une évidence pour les yeux avec une attention particulière apportée à son personnage de Samantha. Une maitrise de son art dont on peut prendre la mesure en trainant sur la chaîne YT du monsieur où il prodigue mille conseils pour bien dessiner. Pour ma part j’en suis encore à ne pas savoir utiliser une gomme sans faire de ma feuille un accordéon tout gâché.

En définitive, Motor Girl pousse à découvrir tout le reste. Ces Strangers in Paradise, sa Rachel Rising ou encore son Echo, pour toujours plus rechercher cette sensation d'être à la maison en lisant un comics.

-Thomas-
8
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le 13 juin 2022

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Vagabond

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