Aujourd’hui, entre 2 cours pour la fac (donc en ce début de mois d'Octobre 2020), j’ai pris le temps de lire Mr Nobody, manga de Gou Tanabe écrit avant les adaptations de Lovecraft pour lesquelles il est aujourd’hui reconnu (en dehors de The Outsider qui n’est qu’une nouvelle de 20 pages). On a ici droit a un thriller volontairement flou à l’ambiance sombre se déroulant sur trois volumes.
Si The Outsider ne m’avait pas réellement convaincu (en tant qu’ensemble d’histoires, et pas uniquement pour la nouvelle), variant entre le bon et le mauvais sans jamais exceller d’un point de vu scénaristique, à contrario de l’aspect graphique, particulièrement réussi dans une des histoires du recueil (celle originale) ; Mr. Nobody ne réussi pas vraiment non plus. Pourtant l’ensemble commence vraiment bien, à peine introduit au personnage principal, un premier élément déclencheur intervient attisant la curiosité du lecteur. Très vite, on entre dedans, le trait de Gou Tanabe aidant beaucoup, l’aspect « réaliste » de son dessin amenant une ambiance assez étrange, créant presque par certaines planche une légère sensation de mal-être, son jeu de contraste, aux noirs très profonds appuyant cet aspect.
Mais on se rend rapidement compte que tout va certainement un peu trop vite, la narration n’étant pas forcément le point dans lequel l’auteur brille, et ça se sent, car si le côté flou n’est pas un problème en soi, de nombreuses œuvres recourant à ce genre de procédé (quoique pas tant que ça dans le manga), l’ensemble laisse au lecteur une sensation de raté. Pas un raté complet, mais on sent que quelque chose ne fonctionne pas, tout se dénoue trop vite, les deux premiers tomes menant surtout à des questions et le troisième y « répond », mais trop vite, pas de manière vraiment réussie, car finalement ça reste relativement flou.
Mais malgré tout, j’ai apprécié le manga, certainement car je suis assez friand de ce type de récit à l’aspect décousu, le dessin joue certainement un rôle important lui aussi, la patte (on peut vraiment la qualifier comme tel) de l’auteur étant vraiment appréciable, elle fonctionne en tout cas très bien sur moi. Je me répète, mais le jeu de contraste est vraiment réussi, une réelle ambiance est créée par le dessin froid de Tanabe.
Cependant, si vous appréciez les thrillers décousus à ambiance, je vous recommanderais plutôt Wet Moon d’Atsushi Kaneko, qui est vraiment excellent, et possédant aussi un dessin singulier (bien plus proche des œuvres de Charles Burns que des mangas « habituels »). Et si vous êtes fan de Gou Tanabe (chose que je ne suis pas forcément, n’ayant lu que ce manga et l’autre que j’évoque au début de ce cours texte, bien que j’apprécie fortement son trait), j’imagine que ça vaut le coup, le manga possède un certain charme malgré ses défauts.