Dernier album de Corto Maltese vu par Hugo Pratt.


Pas le meilleur, pas le pire non plus. La quête n'est pas déplaisante en soi, l'aventure est plus présente que ce que j'aurais cru après lecture de la préface (on devrait fusiller ceux qui font des préfaces, la plupart du temps ce sont des fanboys qui racontent à peu près n'importe quoi), mais le déroulement est un peu foutraque, pas toujours très bien ficelé. L'univers est plaisant, mais on reste un peu sur sa faim, sans doute parce que l'auteur fait plus appel à son imagination qu'à des documents réels comme pour les précédentes aventures. Les personnages secondaires sont très pauvres et le traitement de Raspoutine est très décevant (l'auteur appuie trop lui-même, au travers de réplique de Corto, ce qui fait la beauté du personnage russe). Reste un univers sympa, quelques échanges amusants, un thème philosophique plaisant.


Le graphisme est plaisant, Pratt reste à faire du Pratt ; il y a bien un bateau mieux dessiné de temps en temps, qu'il répète en l'agrandissant ou rétrécissant, mais ça ne choque pas autant que les belles bagnoles des précédents tomes. Le découpage est correct, même si la caméra est baladée un peu inutilement lors des longs dialogues. Le dessin est brut, plein d'énergie, l'encrage aussi, et en même temps c'est très lisible. Certaines pages sont très bien construites, avec un jeu visuel intéressant, d'autres ont l'air construites sans trop de réflexion mais restent sympas. Depuis quelques tomes, Pratt évite de surchargée ses phylactères, on se retrouve ainsi avec des bulles à peine remplies de texte... ce qui n'est pas déplaisant, ça permet d'aérer un peu ; je me demande quand même si la taille du texte de la version originale ne serait pas un peu plus grande ?


J'ai jeté un œil aux couleurs, qui sont sympas, comme toujours, mais pas assez psychédéliques pour un album où l'on se réfère à plusieurs reprises à a drogue et à l'état qu'il procure.


Bref, album sympa mais clairement pas le meilleur. D'ailleurs je l'ai déjà un peu oublié.

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 29 août 2020

Critique lue 260 fois

2 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 260 fois

2

D'autres avis sur Mû - Corto Maltese, tome 12

Mû - Corto Maltese, tome 12
ArthurDebussy
8

Trop d'onirisme tue l'onirisme...

Ultime aventure de Corto Maltese, « Mû » est, tout comme « Les Helvétiques », un long rêve halluciné. Et tout comme « Les Helvétiques », il s'agit pour moi d'un album en demi-teinte. Corto entre de...

le 19 août 2014

7 j'aime

2

Mû - Corto Maltese, tome 12
essen_ko
8

Critique de Mû - Corto Maltese, tome 12 par essen_ko

Le plus perché des albums de Corto (oui, plus que les Ethiopique), mais surtout le dernier. Et ca, ca apporte un certain cachet de gravité, meme si au fond, rien n'est plus sérieux qu'avant, mais...

le 10 nov. 2010

4 j'aime

Mû - Corto Maltese, tome 12
Fatpooper
6

Le dernier voyage

Dernier album de Corto Maltese vu par Hugo Pratt. Pas le meilleur, pas le pire non plus. La quête n'est pas déplaisante en soi, l'aventure est plus présente que ce que j'aurais cru après lecture de...

le 29 août 2020

2 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55