Le signe des rêves est une œuvre de commande du musée du Louvre par le mangaka star, Naoki Urasawa (20th century Boys, Monster, Billy Bat...). L'auteur est attendu ici au tournant de par l'aura qu'il dégage et par l'originalité de cette courte œuvre dans une carrière centré sur les séries au long cours. De plus, l'auteur avoue lui même que la collection du musée du Louvre ayant maintenant plusieurs années, de grands auteur comme Nicolas De Crécy, Tayo Matsumoto ou Jiro Taniguchi ont parlé du musée avec réussite et intelligente. Urosawa avoue lui même en postface avoir eu quelques difficultés a trouvé des idées sur le Louvre qui n'aient pas déjà été traités dans la collection.
Comme a son habitude, Naoki Urasawa va se tourner vers le thriller pour traiter du Louvre.
L'auteur surprends ici en amenant pas mal d'humour (non qu'il n'y ai jamais eu dans son œuvre), souvent amené par un mystérieux personnages aux dents proéminente et pour lequel Urasawa s'est inspiré et rend hommage à Iyami, du manga Fujio Akatsuka. Une figue populaire d'après guerre au Japon et un personnage très attaché à la France. Si Urasawa use habilement de ce personnage pour son récit et rend un hommage tout en permettant de le découvrir en France, l'auteur ne maîtrise pas toujours un humour qui ne fonctionne pas systématiquement.
Nous suivons une petite famille japonaise qui suite à un essai de fausse déclaration aux impôts va se retrouver criblé de dette et forcé de fermé boutique. La femme et mère du foyer va partir avec un inconnu en croisière, laissant un père un peu désabusé et une jeune fille inquiète mais pleine de vie. Suite à d'autres déconvenues, le père et la fille vont se retrouver dans une situation délicate quand un mystérieux corbeau va les amener à l'institut de France. Ils vont y rencontrer un mystérieux personnage, assez loufoque, aux nombreux tiques de langages et dents proéminentes. Suite à un étrange dialogue, le père et la fille vont partir en France en mission au Louvre. Sans trop en dévoiler, il va s'en suivre une série de péripéties tournant autour du musée assez réussie. Urosawa réussi a mélanger polar, histoire familiale, Louvre, culture française dans un joyeux bazar.
Le goût de Urasawa pour les destins croisés et liés malgré les années qui passent est toujours présent et touchant.
On retrouve avec le signe des rêves toute la maîtrise narrative et visuelle de Urasawa. Les décors sont sublime et le Louvre et la cour où se trouve la pyramide de verre sont très bien rendu. Les personnages sont toujours aussi humain et expressifs, un régal.
Le récit manque assurément de force et souffre de la comparaison avec les autres récit de l'auteur. Urosawa traite sans profondeur mais avec légèreté et inventivité du musée du Louvre et du halo culturel que peut représenter la France. Une œuvre mineur pour Urasawa mais un divertissement réussie et ayant la force d'être court.
(critique de l'intégralité du récit).