Yuri imagine depuis l'enfance la petite amie idéale : Michiru. Ce ne sont pas moins de 99 cahiers qu'il a noircis au fil des années, les remplissant de notes et de croquis toujours plus détaillés de la belle, selon ses envies et problèmes du moment. Mais lorsqu'il tombe amoureux d'Hibi, une de ses camarades et romancière à succès, il décide de brûler ses cahiers et de dire adieu à Michiru. Un acte qui a en réalité pour effet de la faire apparaitre en chair et en os devant un Yuri médusé.
Comédie romantique pour adolescents et jeunes adultes, ce qui suffit à résumer les principaux écueils de la série. A savoir beaucoup de personnages féminins, beaucoup de personnages féminins amoureux du héros sans raison apparente, des poses plus ou moins suggestives, vous saisissez le concept.
Là où ce titre se démarque, c'est non seulement dans sa façon de traiter la force créatrice et les responsabilités d'un auteur vis-à-vis de ses personnages, mais aussi parce que Yuri a souhaité cette situation sans vraiment saisir ce à quoi il s'exposait.
Car comme de bien entendu, après plus de dix années à écrire les caractéristiques de son alter ego féminin, parfois sous le coup de colère, le résultat est quelque peu extrême. D'autant qu'il a eu largement le temps d'oublier certaines de ses particularités, notamment les plus infantiles. C'est ainsi que Michiru est aussi amoureuse que jalouse, qu'elle s'endort automatiquement à 21h tous les soirs, qu'elle fait la cuisine nue sous un tablier (un fantasme purement japonais), qu'elle ne sait préparer que le plat préféré de Yuri au moment où il lui a donné cette particularité, ou encore qu'elle dispose d'yeux lasers... Par contre, Yuri est bien un homme japonais : il a oublié de lui inclure des neurones.
Michiru est l'archétype de la femme objet, et c'était bien le but recherché. Pour autant, elle pose un sérieux problème au héros, puisque sa jalousie maladive couplée à une force prodigieuse en font un obstacle à sa relation avec Hibi. Il faut parfois faire attention à ce que nous souhaitons.
Le concept de base permet d'obtenir une série amusante même si elle s'enfonce plus ou moins volontairement dans tous les clichés. Oui, je précise "plus ou moins volontairement", dans la mesure où le héros se retrouve au centre des intérêts de plusieurs personnages féminins qu'il n'a pourtant pas créés, ce qui est typique de ces séries.
Mais évidemment, tout cela ne vole pas bien haut. My Girlfriend is a Fiction n'est en rien une relecture méta des comédies romantiques pour public masculin, au contraire elle se vautre dans toutes leurs mauvaises habitudes. C'est sympathique, mais si cela avait duré plus de quatre volumes, je me serais vite arrêté.