Aux premiers abords, j'avais été intriguée. Par la couverture, les silhouettes solitaires, les flatteries d'autres lecteurs. Mais je n'avais pas osé ouvrir cette œuvre. Nana est un manga fabuleux. Les mots ne suffiraient pas à décrire les émotions qui m'ont envahie lorsque j'ai enfin lu le premier volume. Vous pensez que j'exagère. Deux jeunes filles extraordinaires. La première à première vue horripilante à tomber toutes les secondes amoureuses d'un homme qui ne lui convient pas, la deuxième forte et indépendante dont le cœur est brisé par un amour passionnel. Elles sont touchantes à leur façon, adorables, attachantes.
Nana sort des sentiers battus, c'est indéniable. C'est une œuvre à fleur de peau. On pourrait même dire que la souffrance des personnages, plus touchants les uns que les autres, est en fait la trame de l'histoire. Il est difficile de rester de marbre devant cette palette incroyable de sentiments. Mais le plus gênant dans ce manga reste son réalisme prenant de la vie. Même si les personnages ont une vie hors-norme, on ne peut voir à travers toutes les pages que le reflet de la réalité. Yazawa semble amère de cette vie douloureuse et agaçante de désillusions.
On plonge dans un cercle vicieux où l'envie de lire entraîne un certain dégoût devant tant de noirceur. On espère une seule chose que toute cette douleur trouve enfin une porte de sortie, un peu de bonheur. A travers une narration sublime et touchante, l'auteur nous offre donc une oeuvre assez avant-gardiste qui mérite plus que tout de finir ses jours dans une bibliothèque à la vu de tous, avec ses pages humides de larmes et froissées par d'innombrables lecture.