La violence gratuite dans les comics, une vraie purge. Millar continue à décliner le mythe du super héroïsme mais cette fois avec beaucoup moins de finesse que dans la plupart de ses créations.
Nemesis est le seul super humain au monde et un sadique de génie. Sans pitié, hautement calculateur, grandiloquent, il prend son pied à torturer physiquement et mentalement ses proies, et tant mieux si son costume blanc fini maculé de sang. Après avoir humilié un chef de la police japonaise, il jette son dévolu sur le super flic de Washington, un homme brillant, fervent catholique, pétri de bonnes manières mais qui délaisse un peu sa famille.
Commencent alors 4 épisodes de pistage, étripage, déviances et autres joyeusetés qui ont la mauvaise idée de prendre le pas sur les quelques bonnes idées de Millar. Le côté théâtral de Nemesis et certaines manipulations (les secrets de familles de Morrow) sont plutôt bien vus mais l'auteur se vautre trop régulièrement dans une violence racoleuse qui excitera peut être les ados abrutis par la Playstation. L'utilisation des poncifs du film d'action policier ou de la victoire héroïque sont dynamités sans vergogne, ce qui pourrait renvoyer les scénaristes qui répliquent indéfiniment les mêmes solutions et émotions si les ficelles scénaristiques n'étaient aussi grosses que l'histoire est courte (tant et si bien que le suspense qui fonctionnait dans le premier épisode devient rapidement artificiel, jusqu'à la case finale).
Le dessin de McNiven est parfaitement adapté aux scènes de violence mais le style si particulier qu'il donne aux visages (notamment ces yeux aux paupières turgescentes) laisse parfois dubitatif.
De la lecture fast food assez dispensable.