Blockbuster

Bendis avait détruit les vengeurs en une poignée de numéros et de morts chocs. Avengers Disassembled n'était pas un grand comics mais il marquait la fin d'une époque.

Avec son premier arc de New Avengers, et une équipe inédite de vengeurs, Bendis lance la série étendard de Marvel pour les dix prochaines années. Et si ce n'est toujours pas du grand comics, on trouve un goût agréable pour ses premiers épisodes : le blockbuster ultime sur papier.

Aussi pour ce Avengers Breakout, il faut bien distinguer les trois premiers épisodes, jouissifs et dignes du cinéma, des trois suivants qui ramènent dans le petit monde des comics et annoncent la longue série régulière boursouflée d'events par Bendis.

Tout au long, on conserve un David Finch au dessin qui corrige ses quelques défauts vis à vis de Disassembled, à savoir certains visages bâclés. Franchement, sur les trois premiers épisodes, le visuel se révèle époustouflant et Finch parvient à égaler le maître (Silvestri dont je suis absolument fan). Par contre, sur les suivants, son style correspond moins bien. Le scénario quitte la nuit et l'obscurité pour une action tout en explosion à la lumière, et les dessins finissent par agresser un peu l’œil. Il n'empêche que sur l'ensemble on a un dessinateur de talent, appliqué et qui accompagne à merveille les grands moments des premiers épisodes (Sentry vs Carnage, Captain America qui tend sa main à Spidey, ou même simplement Elektro et l'explosion qu'il produit)

Pour le lancement de série, le scénario se révèle simple. Le raft perd toutes ses défenses face à une attaque surprise et plus de 80 super-vilains sortent de leur cellule pour tenter de s'évader. Le chaos se déclenche dans la prison et une poignée de héros, présents sur place lors de l'émeute ou qui se ramènent en dernier recours, font tout pour gérer cette situation de crise. C'est intense, rythmé, raconté cinématographiquement et à l'arrivée une nouvelle équipe de super-héros a vu le jour.

Finalement ce que je reproche à cet arc, c'est de ne pas avoir poussé la logique jusqu'au bout dans un affrontement désespéré prolongé. Spider-man sans masque, au milieu de ses ennemis, on y est dans l'action. Un Foggy Nelson en sueurs qui parle dans l'obscurité à un mystérieux détenu alors que Carnage massacre ses amis de l'autre côté du mur, le lecteur vit ces moments en transe et à chaque lecture je me dis qu'il en faudrait davantage. Non Bendis choisit la sagesse et nous narre la fin de cette nuit infernale via une ellipse. Dommage...
Cet arc, déjà adapté en dessin animé pour lancer « avengers earth's mightiest heroes », aurait parfaitement sa place au cinéma dans un relaunch de l'équipe du MCU (début phase 4? 5?) et je parie que kevin feige y pense déjà.

Comme dit plus haut, l'arc suivant en terre sauvage se montre moins intéressant. Bendis met en place sa dynamique de groupe et balance des intrigues à long terme. Il se lit mais sans réel saveur derrière.

Après un Disassembled qui détruisait de l'intérieur les vengeurs, une nouvelle équipe renaît des cendres du groupe. Le charme initiale a été perdu mais la formation en elle-même de l'équipe vaut largement le détour, tant pour l'action démesurée au raft que le dessin brillant de Finch.