New Avengers: Civil War par Kab
Vingt et un épisodes, c’est le nombre de numéros qu’il aura fallu attendre pour que Bendis se décide enfin à nous sortir quelque chose de bien sur la franchise Avengers. Après donc presque deux ans d’histoires tout aussi longues qu’ennuyeuses (à l’exception de l’arc sur Jessica), BMB montre enfin son vrai visage, celui qui lui a valu la renommée. A travers cinq portraits, le scénariste met en valeur toutes les questions et répercussions que peut faire cette loi du recensement sur des individus différents et sur un groupe qui vient de se créer. Il est tout de même assez bizarre de noter qu’il aura fallu un crossover non maîtrisé par Brian (Civil War étant l’oeuvre de Mark Millar) pour le voir enfin se lâcher complètement. Les dialogues sont finement écrits, les rapprochements avec d’autres périodes historique sont justes, le numéro sur Jessica montre l’état de confusion dans lequel elle se trouve, celui sur Iron-Man est très bon (meilleur que l’arc dans la série principale), montrant un proche qui ne le suit pas. Bref du très bon scénario avec une équipe qui finit par exploser tant les différences d’opinions sont grandes. Seul petit bémol, il reste le cas du tisseur non traité. Certes, il y a Amazing Spider-Man pour ça, mais Cap et notre vengeur doré ont eux aussi leurs séries.
(JPEG) Avec cet arc, Bendis signe la fin de ce qui pourrait être une très longue saison 1 à la télévision. Avec une fin où les membres de l’équipe voguent chacun de leur côté. On aurait pu avoir une jolie déconstruction d’équipe mais c’est amené comme un cheveu sur la soupe. A l’instar d’Amazing où il y a eu un vrai travail de rapprochement entre Tony et Peter par Stracz. Bendis n’a pas souhaité travailler dans ce sens, préférant laisser le soin à Millar de faire ce qu’il voulait. On a donc de bons épisodes bien écrits mais qui arrivent comme un cheveu sur la soupe, vu que rien ne laissait présager cela si on ne fait que suivre New Avengers. Là où Moore sur sa Ligue of Extraordinary Gentlemen a créé une équipe dysfonctionnelle qui finit par marcher pour finir par la détruire, Bendis a mis deux ans à créer son équipe pour que ce ne soit pas lui tout seul qui la casse. Je ne parlerais pas ici des intrigues en suspens non traitées comme les membres du S.H.I.E.L.D. rebelles dont tout le monde se moque, de Ronin qui a disparu sans laisser de traces, des prisonniers du Raft qui doivent bien rigoler, du statut de Jessica Drew...
(JPEG) Côté dessin pour cet arc, il y a là encore du beau monde avec
Howard chaykin dont je n’ai pas du tout aimé le dessin trop carré, les personnages bouffis (Sam Wilson est horrible à voir), les postures figées et les couleurs flashies...
Leinil Yu qui arrive avec un style plus établi que dans ses précédents travaux, le trait colle parfaitement à Luke Cage et à une ambiance plus hip-hop. C’est dynamique, mais à trop vouloir faire dans le détails et l’encrage sombre, on finit par ne plus voir grand chose sur certaines cases.
Olivier Coipel revient sur les Vengeurs le temps d’un épisode. Son trait est plus fin comme ses personnages. C’est dynamique et beau. Vraiment, l’épisode sur Spider-Woman aura été soigné comme le précédent arc centré sur elle, montrant bien l’affection du scénariste pour ce personnage.
Pasqual Ferry est lui aussi présent et c’est tout simplement beau. Le prochain dessinateur de Thor en VO est fait pour le cosmique et ce petit épisode centré sur Sentry et les Inhumains donnent un avant-goût savoureux de ce que l’on pourra voir prochainement.
Jimmy cheung est le dernier artiste. Il retrouve lui aussi un héros qu’il connaît bien avec Iron-Man pour avoir travaillé sur le titre lors de la période entre The Crossing et Onslaught soit la période avec un tony Stark ado. Depuis ce talentueux dessinateur à fait un passage remarqué sur Scion chez Crossgen avant de revenir par la grande porte avec Young Avengers chez Marvel. Son trait est fin et précis, c’est bourré de détails, bref, c’est un bonheur de lecture !
Pour conclure on pourra dire que la reprise par Bendis de la franchise Avengers aura été un pétard mouillé. Ce fût laborieux et ennuyeux avec des intrigues pour la plupart du temps trop longues et vite oubliées. Comme toujours chez BMB, il y a tout de même eu quelques bonnes idées dont l’exploitation a été mal gérée comme d’habitude. En fait, comme l’avait dit lui-même le scénariste à son arrivée chez Marvel, il n’est pas fait pour des comics avec des équipes. Le seul intérêt, et encore, aura été le dessin de grosses pointures comme Cho, Deodato Jr, Mac Niven, Finch même si pour ma part, ça n’a pas été trop ce que j’aime.