New Avengers: Sentry par Kab
Quatre épisodes pour que Bendis s’occupe du personnage de Sentry, héros qu’il a réintroduit dans son précédent arc. Il semblerait que ces nouveaux Vengeurs manque de puissance de frappe et ce personnage étant libre, Bendis s’est permis de l’utiliser pour combler le vide sans s’ennuyer avec une série annexe. En soi, l’idée est bonne mais choisir Sentry était une erreur. Jenkins avait bien fini sa mini-série, en faisant en sorte que le monde oublie de nouveau Sentry et cette fois-ci de manière permanente. Il semblerait que non. Bendis se sert de Jenkins et de son comic-book comme pirouette scénaristique pour expliquer l’état de Bob Reynolds et annuler une partie de ce qui a été fait par Paul Jenkins avant.
Si ça avait été bien fait, pourquoi pas ? Mais là, Bendis s’englue dans son intrigue sans avoir la même capacité que Jenkins pour l’écriture psychologique et l’introspection. Les ficelles sont lourdes et quatre numéros encore une fois, c’est trop long là où deux épisodes auraient suffis, surtout que les problèmes de Bob sont loin d’être résolus après cet arc. Si encore on exploitait à fond les névroses du personnage pour les régler, oui, mais au final BMB joue un peu avec Emma Frost et un discours méta-comics mal maitrisé, on est bien loin d’Animal Man de Morrison où même de l’épisode de Flash par Millar qui l’interviewait pour une histoire...
BMB montre plusieurs tics d’écriture qui deviendront récurrents par la suite comme les fins d’arcs vite expédiées après avoir fait monter la sauce et aguicher le lecteur au cours des épisodes précédents ou cette volonté de mettre toutes les grandes figures du Marvelverse dans ses intrigues, comme si le MU n’était que son jouet à lui, ce qui se révélera vrai au fur et à mesure des années.
A côté de ça, le scénariste continue son intrigue sur les criminels échappés en lançant Jessica, Pete, James et Luke à la poursuite du Démolisseur (qu’ils finissent par vaincre de manière fort peu convaincante) et lance l’idée qui sera des plus importantes pour les prochaines années à venir avec la création des Illuminatis. C’est la première fois que l’on voit le groupe formé par Stark et nous ne savons pas encore quel est son but.
Au dessin, David Finch cède la place à Steve Mc Niven. Le style est très différent de Finch, les couleurs sont plus flashy et le trait plus fin laissant une plus grande place à la colorisation. Ce style donne un ensemble froid, parfois photographique. Les personnages prennent encore plus la pose que chez Finch (cf la double page dans l’épisode 8). Sentry, lui change de coupe de cheveux au cours de l’arc. La narration n’est pas aussi maîtrisée et l’ensemble donne une grosse impression d’être statique.
Après un premier arc sympa mais dont on attendait la suite, la déception est grande. Bendis à préféré mettre en avant ses défauts à la place de ses qualités. Dommage !