Quand les éléments se déchaînent, une simple balade en voilier peut se transformer en aller simple pour l’enfer. C’est ce qu’apprennent à leurs dépens Alex, Thomas, Eve, Hélène et Julie. Alors que ces cinq amis de longue date espérent profiter d’une petite escapade en mer pour apaiser les tensions au sein de leur groupe, ils se retrouvent confrontés à une terrible tempête au large des côtes normandes. Or, parmi eux, seul Alex est un veritable marin aguerri. Celui-ci semble d’ailleurs éprouver un certain plaisir à voir ses compagnons pris de panique face aux énormes vagues qui les submergent. Mais malgré son côté fanfaron, Alex ne peut empêcher le voilier de se fracasser sur des récifs. Sans trop de casse heureusement, puisque quatre des cinq amis parviennent à s’extraire sains et saufs du bateau. Seule Hélène est blessée. Pour trouver de quoi la soigner, ils décident de se réfugier dans le phare situé sur l’îlot où ils ont échoué. Chose étrange: ce phare, dont ils voient désormais clairement la lueur, ne semblait pas fonctionner au moment où ils étaient en perdition sur la mer déchaînée… Les cinq naufragés ne sont pas au bout de leurs (mauvaises) surprises. Serge et Pierre, les deux étranges gardiens qui les recueillent, refusent en effet de lancer un appel radio pour qu’on vienne les rechercher. Selon eux, c’est la procédure. Pour Alex, Thomas, Eve, Hélène et Julie, dont les vieilles rancoeurs ne tardent pas à remonter à la surface, c’est le début d’un huis clos oppressant. D’autant plus qu’on comprend progressivement que les cinq compagnons partagent un lourd secret. Leurs disputes, de plus en plus violentes, sont liées à la disparition deux ans plus tôt d’un certain Jan, qui faisait lui aussi partie de leur bande d’amis. Parviendront-ils à repartir vivants de cet endroit maudit? Rien n’est moins sûr!


Le thriller n’est pas un genre très exploité en bande dessinée. A la lecture de "Ni Terre ni Mer", on se dit que c’est dommage. Car le premier tome de ce diptyque est un thriller haletant particulièrement bien ficelé. Pas forcément du grand art, mais diablement efficace! Rythmé par des rebondissements qui font monter l’angoisse au fil des pages et par des flash-backs réguliers qui permettent au lecteur de mieux comprendre la psychologie des personnages, "Ni Terre ni Mer" fait penser à l’ambiance de "Calme blanc" ou "Plein soleil", deux films mythiques dans lesquels une virée idyllique en bateau vire au cauchemar. On comprend mieux le côté très cinématographique de "Ni Terre ni Mer" quand on découvre le nom d’un des deux co-scénaristes. Olivier Megaton, qui signe ici son tout premier scénario de bande dessinée, est le réalisateur des films "Le Transporteur 3", "Taken 2" et "Taken 3", trois énormes cartons au box office mondial. Pas surprenant, donc, qu’il connaisse par coeur les ficelles d’un bon récit d’action, à commencer par des personnages manipulateurs et menteurs à souhait. Pour être sûr de bien maîtriser tous les codes de la bande dessinée, Olivier Megaton s’est associé à Sylvain Ricard, un scénariste avec de la bouteille, puisqu’il compte une trentaine de BD à son actif. Depuis quelques années, il est également l’un des rédacteurs en chef de "La Revue Dessinée". Pour mettre leur récit en image, Megaton et Ricard ont fait appel aux services d’un autre vieux routier en la personne de Nicola Genzianella, qui dessine des "fumetti" depuis près de 30 ans en Italie. Son trait sombre et précis se prête à merveille à ce récit plein d’angoisse. Sans esbroufe, mais avec beaucoup d’efficacité. Autant dire qu’on a hâte de découvrir rapidement la fin de ce thriller, d’autant plus que beaucoup de questions restent encore sans réponse. Bonne nouvelle: le tome 2 de "Ni Terre ni Mer" sort déjà en octobre.


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matvano
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le 28 août 2017

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