Critique numéro par numéro.
Nightwing Rebirth #1 [Juillet]
Pour moi qui n'ai jamais lu d'aventures de Dick Grayson depuis le début des New52, ce petit récap' de la situation du perso est bienvenue. Ça m'a fait plaisir de voir des éléments récents de l'univers DC réutilisés, que ce soit Spyral et Damian Wayne hérités du run de Morrison sur Batman, Midnighter hérité de Wildstorm ou la Cour des Hiboux héritée du premier arc de Snyder. Ça fait du bien de voir autre chose que les vieux persos réutilisés par les scénaristes.
Paquette fait du bon boulot aux dessins, tout comme Fairbairn à la couleur. [7]
Nightwing #1 [Juillet]
Y a eu un numéro Rebirth pour mettre les choses à plat et pourtant quand on lis ce numéro, on a l'impression qu'il nous manque des bouts et qu'on arrive au milieu du run du scénariste. On peut pas avoir un rapide flash-back clair et précis de ce qui lie Nightwing au Parlement des Hiboux et expliquer clairement toute cette histoire avec Damian ? Où sinon mettez une légende pour indiquer à quels numéros se référer pour tout comprendre, à l'ancienne. Qu'on pige quelque chose, ce serait sympa.
Le gros problème du numéro, c'est que cette intrigue à base de Nightwing qui essaye de jouer double-jeu pour la Cour des Hiboux n'est absolument pas intéressante. Pour l'instant on sait juste qu'il semble vouloir les démanteler de l'intérieur, mais il ne fait aucune action en ce sens au cours de l'épisode et on le voit juste faire des missions de merde jusqu'à ce qu'il rencontre le fameux Raptor, qui en plus de son nom pourri arrive à être ultra chiant en seulement 4 pages.
Et par conséquent, je referme le numéro avec zéro envie de lire la suite. Je ne comprends pas qu'est-ce qu'il y avait d'intéressant dans cette histoire. Avec quoi veux m'accrocher Tim Seeley ? Là, j'ai juste une histoire dont je me fous totalement du début à la fin. Y a zéro rebondissement (à part ce cliff' de fin à la limite...), zéro objectif concret pour le héros, zéro personnage attachant, ça ne va nulle part.
Un petit mot sur la partie graphique : ça passe. C'est pas super beau (notamment les visages) mais c'est pas moche non plus.
J'ai voulu tester la série parce qu'elle va participer au crossover Night of the Monster Men avec les séries Batman et Detective Comics que j'aime bien. Mais là, j'ai aucune envie de continuer ma lecture de la série... [4]
Nightwing #2 [Août]
Malgré mon non intérêt pour le premier numéro, j'ai voulu laisser une chance à la série en allant lire ce second numéro. Il peut arriver que des séries ratent leur numéro d'intro. Regardez Remender, ses numéros 1 sont souvent un bon cran en-dessous du reste de ses séries...
Et, en effet, j'ai trouvé ce #2 un brin meilleur. L'objectif de Nightwing est mieux explicité, on apprend mieux à connaître Raptor, qui devient presque supportable, et on a une meilleure idée de vers où on se dirige.
Ceci dit, ça reste un titre très bizarre, parce qu'il est composé au trois quart d'une discussion incessante entre Raptor et Nightwing, où se qui est dessiné dans les cases n'a quasiment aucune importance. On les voit taper des monstres, sauter sur des toits, infiltrer des bateaux, se battre entre eux, sans que ça n'ait aucune réelle conséquence sur le scénario. Ils réagissent très peu ou très succinctement à ce qui se passe en face d'eux, et on passe le numéro à lire des dialogues de caractérisation ou d'exposition sur fond de mission OSEF. Seule la scène très réussie des réfugiées, qui dure une page, vient un peu apporter d'eau au moulin, mais on aurait pu avoir la même séquence avec Raptor et Nightwing qui regarde des diapos de réfugiés, le résultat aurait été le même.
Et quand c'est pas entre eux, on a des dialogues de caractérisation au téléphone avec Batgirl ou des dialogues d'exposition avec quelqu'un de la Cour des Hiboux. Tout tourne autour du dialogue dans ce numéro, Tim Seeley a juste trouvé des séquences prétexte pour que le dessinateur fasse autre chose que des talkings-heads.
Le numéro est toutefois plus agréable que le précédent. Mais j'aimerais bien qu'on passe à autre chose que les missions de routine. On s'en ait payé au moins 6 en comptant le numéro Rebirth et j'en ai marre de ces scènes d'action random en toile de fond pendant que les protagonistes principaux parlent de la pluie et du beau temps. Mettez nous une mission avec de réels enjeux et un vrai adversaire ! Et commencez à établir un plan concret face à la Cour des Hiboux, listez leurs failles, plutôt que de faire des missions de merde en annonçant une prophétique rébellion contre l'employeur à l'avenir. [6]
Nightwing #3 [Août]
Y a du mieux. Le contenu des missions devient de plus en plus central. Même si on a quand même tout une séquence où ils traversent un labyrinthe où le dessinateur aurait pu illustrer n'importe quoi, Tim Seeley s'en fout et préfère nous mettre des monologues internes.
Le passage de Batgirl est sympa, mais sonne presque faux et semble surtout là pour marquer la divergence de Nightwing par rapport à la façon de faire Batman.
Tout le discours du bouquin est sur le fait que la morale de Nightwing est différente de celle de Batman ou Batgirl, qui ont une morale anti-criminels. Pour une raison qu'on ignore, Nightwing serait plus enclin à de petits litiges pour faire ce qui lui semble juste, à voler aux riches pour donner aux pauvres etc. Tout ça parce que c'est un gars du cirque et qu'il a lu Robin des Bois étant gamin. Toute la formation de Batman n'aurait donc servi à rien ? Donc voilà, quand on grandit dans le milieu du cirque, on est donc forcément plus enclin à transgresser la loi, c'est comme ça dans ce comics, et ça n'a aucun sens. [6]
Nightwing #4 [Septembre]
Fin du premier arc. Honnêtement, ça passe. C'est un final assez classique, à la résolution assez linéaire. Y a biens quelques twists, mais ils sont relativement attendus. Au moins le scénariste essaye de fouiller un minimum ses persos et propose quelques dialogues sympathiques et intéressants ça et là. Mais bon, globalement, cette aventure avec la cour des Hiboux m'aura pas franchement passionné, j'espère que la série saura se montrer d'avantage intéressante par la suite.
Côté dessins, il faut bien avouer que c'est toujours plutôt solide, avec quelques cases pas mal du tout, mais j'ai du mal globalement avec le style des visages que je trouve assez moche.
Bref, j'ai pas vraiment envie de lire la suite. Je me suis de toute façon forcé à finir cet arc au cas où il était pris en compte dans Night of the Monster Men, mais l'envie n'était pas vraiment là. [6]
Nightwing #7 [Septembre]
Night of the Monster Men partie 2. Cet arc continue tranquillement et se révèle tout de suite bien meilleur que l'arc précédent de Nightwing. C'est vraiment agréable de voir toute la bat-family interagir ensemble (il manque juste Batgirl pour une raison qu'on ignore, peut-être est-elle encore au Japon?) face à des ennemis communs bien puissants.
Le fait que les vigilantes de Gotham n'aient pas énormément d'expérience face aux monstres géants est un changement rafraîchissant par rapport aux super-héros (notamment new-yorkais de Marvel) qui ont souvent tout vu et tout combattu. En soi, Batman a déjà battu son lot de monstres géants, mais c'était toujours avec la ligue (qu'il ne pense pas du tout à appeler ici, d'ailleurs), pas avec des alliés humains.
Les personnages sont tous biens écrits, les dessins de Roge Antonio sont tout à fait efficaces et plutôt jolis (et passent plutôt bien dans la continuité de Riley Rossmo). Et j'ai bien aimé que Gotham Girl ait un vrai rôle à jouer, bonne surprise à ce niveau là.
L'intrigue continue globalement de manquer de vrais retournements de situation, mais ça reste une lecture agréable, qui lie bien les séries entre elles. Je suis curieux de voir la suite de l'arc. [7]