Jodorowski est une mine, un puits sans fond d'histoires puissantes, cruelles, universelles, maudites, flamboyantes, qui jaillissent d'une imagination fertile doublée d'une solide connaissance ésotérique. Comme un chant thérapeutique qui s'élèverait de l'humus nauséabond de nos pires travers. Depuis des années, je lis ses créations, ses romans, ses autobiographies, comme ça, un peu par accident, sans vraiment le faire exprès, mais, à chaque fois, je suis frappée par la cohérence de son œuvre. On dirait pourtant que ça part dans tous les sens. Cette fois, il fusionne les légendes qui affirment qu'une confrérie d'alchimistes immortels traverse les siècles et un épisode cathartique de notre histoire nationale : la décapitation de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Et de la mort de ce monde-là émerge une geste sanglante que le tome II va développer. Pour l'instant, dans celui-ci, on assiste à la naissance de Louis XVII et il est difficile d'en parler sans éventer quelques éléments fondamentaux, si bien que je m'arrête là, en recommandant simplement l'immersion dans cette saga remarquablement dessinée. Un vrai grand moment de jubilation !