Depuis quelques temps, des papillons lumineux se propagent à travers champs, tels des fragments abandonnés de souvenirs. D'après les légendes, ils représenteraient les âmes des morts qui, venus sur Terre, viendraient annoncer de mauvais présages.
Au fond d'un puits sommeillent des actes innommables, commis en des temps volontairement oubliés : ceux d'une jeunesse naïve et crédule, croyant que sacrifier l'une de leur camarades dans ce puit pourra apaiser le monstre du tunnel Nijihagara, et éviter ainsi la fin du monde.
Et pourtant, son agonie continue, et les actes des jeunes devenus adultes, résonnent avec le passé. Au cœur d'une structure narrative chaotique, c'est au lecteur de comprendre qui est donc le mystérieux meurtrier du tunnel, et ce que signifie ces papillons lumineux qui ne cesse de croître. Ce mélange entre thriller et fantastique amène une foule de personnages torturés par leur actes passés à différents niveaux, à dévoiler leur intimité au lecteur et à rendre compte des séquelles de ce genre d'acte, dans un équilibre entre pur pessimisme fataliste et acceptation de la dure réalité de l'existence.
Le fantastique n'est ici pas en reste, puisque les barrières entre rêve et réalité se retrouvent explosées au travers d'un vieux conte présent dans le récit : celui d'un homme qui, à son réveil, ne savait s'il était un homme rêvant d'être un papillon, ou bien un papillon rêvant d'être un homme.
C'est alors à Asano de nous donner les clés de compréhension, mais veut-il réellement nous les donner... et les méritons nous ? Ce récit est-il un papillon, ou un homme ?