Un polar classique mais efficace

Avec « No direction », le français Emmanuel Moynot propose sa vision du polar américain.
Jeb est un jeune homme qui a vécu des événements traumatisants. Il a depuis l'habitude de régler ses problèmes avec un couteau, de cruelle manière.. comme pour se venger de tout ces hommes qui essayent d’abuser d'autrui. Un jour, alors qu'il boit un verre dans un bar, une rixe avec un couple lui cherchant des noises tourne mal, la jeune serveuse du nom de Bess va lui venir en aide. Nous allons suivre ce nouveau couple au travers d'une fuite en avant qui va laisser un long sillon de sang.
Ce polar va dessiner la trajectoire de plusieurs personnages qui vont se croiser et se recroiser dans un étrange balais. Le scénario va peu à peu faire rejoindre tout ces personnages dans un récit assez puissant. Si on facilement est captivé par ce récit efficace, il ne laisse cependant pas de grands souvenirs en mémoire et se révèle au final assez convenue.
Le dessin est réussi et installe une belle ambiance. Malgré un certains cachet, le dessin n'est pas non plus des plus original et personnel et les personnages manques d'expression.
No direction dresse le portrait sombre d'une Amérique profonde en perte de repère et où la violence prédomine sur tout. Il casse aussi la figure du mâle américain toujours héros et protecteur.. Il n'est ici qu'annonciateur de danger et abuseur d'autrui. Si le regard proposé par cette fiction est intéressant et fais en effet très polar, on peut se demander sa pertinence vis à vis d'un auteur français.
No direction est un très bon polar porté par un dessin en bichromie sombre et puissant. Si cette BD offre un bon moment de lecture, elle sera cependant assez vite oublié, trop classique et déjà vu.