Shonen sans grande prétention, Noblesse peut d'emblée faire penser à un manwha de vampires poseurs. Mais ici pas de romance guimauve.
Très vite, on entre dans le shonen qui tatanne à grand renforts de pouvoirs surnaturels (après une courte phase de décalage comique entre les souvenirs du héros et la société contemporaine).
Par ailleurs, les "nobles" n'ont de vampiresque que leur côté bishonen, leur badasserie et une espérance de vie conséquente. Pas de sensibilité au soleil ni de fringales sanguines.
L'histoire avance assez lentement et met nos héros aux prises avec une organisation qui se dévoile peu à peu, et opérant des modifications génétiques sur les humains afin d'en faire des monstrasses de combat.
Le dessin affûté de l'auteur est réhaussé par l'ajout de couleurs (c'est un webcomic coréen). Le découpage et le dynamisme des combats rappellent fortement les comics américains.
Au niveau des reproches que je lui adresse (outre sa lenteur), le grobillisme des personnages principaux laisse assez peu de surprise quant à l'issue des combats. On attend désespérement que quelqu'un de vraiment balèze se pointe. Sur près de 25 tomes, le personnage principal n'a JAMAIS été égratigné par un adversaire. Son bras droit, qui se coltine les 3/4 des combats à la place de son maître, n'a jamais vraiment été mis en difficulté et a fait match nul tout au plus contre les plus puissants adversaires aperçus.
D'autre part, je regrette aussi le "syndrôme Piccolo" (les ennemis d'hier deviennent les alliés de demain et se rangent dans le camp des gentils), utilisé trop fréquemment.
Ceci n'ôte aucunement à Noblesse des personnages charismatiques, des combats assez bien ficelés (pour ce qui est des personnages secondaires, où l'issue est incertaine) et une trame narrative qui compense sa lenteur par le mystère entourant l'organisation secrète que combattent les héros.
Après une lecture plus poussée, le rythme est vraiment LENT. On se tape régulièrement des chapitres bien vides où les personnages n'apportent que peu d'infos (quand ils ne se contentent pas tout simplement de rester muets).
La mystérieuse organisation s'échine à envoyer toujours ses grobill (qui sont quand même les instances dirigeantes, pas les larbins de service hein) en augmentant progressivement leur nombre et s'étonnant de rencontrer tant de résistance en face.
Le héros surabusé et son bras droit non moins balèze casse vraiment le rythme, les combats perdent en intérêt bien les grosses pointures restent encore à venir du côté des méchants. A noter cependant, le savant fou-électron libre qui agit dans le dos de l'organisation reste assez prometteur (mais n'apparait que trop peu...)