Le troisième tome de "Ralph Azham", qui apparemment clôt un premier volet de ses aventures, est sans doute le meilleur à date, surtout parce que Trondheim fait preuve d'une imagination foisonnante en ce qui concerne les péripéties qui s'enchainent sans faiblir, et multiplie les situations originales, nous tenant en permanence en haleine. On aimera beaucoup aussi la conclusion pessimiste, mais finalement réaliste : les méchants gagnent, d'abord parce qu'ils sont vraiment les plus forts, et puis aussi parce que, triste leçon pour ceux d'entre nous qui croient encore à la démocratie spontanée, le pouvoir absolu et la religion fascinent les masses. Ceci posé, tous nos doutes ne sont pas levés quant à la série elle-même, qui manque décidément toujours de magie, ou plutôt de cette "petite musique" si particulière à Trondheim qui créait une vraie émotion derrière le rire et l'excitation, cette "petite musique" qui nous a fait naguère adorer "Lapinot" et le "Donjon", et qui est ici sacrifiée au profit d'une sorte d'efficacité narrative quasi-stakhanoviste. [Critique écrite en 2012]