Après 7 BD consécutives qui m'ont plu, voilà enfin le canard boiteux que je redoutais. En effet, quand je me lâche en fin d'année scolaire pour m'acheter plusieurs BD, je craque sur un peu de tout et j'achète des trucs pas inintéressants mais pas terribles non plus. Et "Nos corps alchimiques" vient donc casser ce record de BD appréciées.


C'est une BD de poseur. Le graphisme et surtout le pitch m'avaient bien intéressé en librairie. J'ai vite déchanté par rapport au récit. Ça se traîne tellement, la mise en place est longue, alors que le résumé au verso établissait très simplement, en quelques lignes, les enjeux. Pire, une fois qu'on nous confirme le sujet, ça continue de traîner, avec des images, des conversations, des flashbacks, ... on tourne en rond, l'auteur nous répète inlassablement les mêmes choses... mais il le fait de façon pédante, avec des phrases pas du tout naturelles, où l'auteur joue des images, mais il en fait trop, c'est juste pas agréable à lire. Pareil pour le déroulement, on tourne en rond à cause de digressions qui se veulent intellectuelles mais qui sont au final assez superficielles et répétitives.


Pire, alors qu'on s'attend à ce qu'il y ait une forme de science, même ,un truc délirant à la Cronenberg (puisque la fusion de corps évoque forcément ce genre de référence), non, ça se passe de façon onirique, poétique, symbolique. Et le récit perd ainsi tout son intérêt. Pas de développement, pas de situations construite, juste des personnages émotionnés, et des actions décousues et symboliques. Pas de scène où l'on décortique la psychologie des personnages, juste des fragments un peu faciles.


Le graphisme est inégal : des dessins sympas mais d'autres plutôt maladroits avec une abondance méprisable de traits ; des attitudes et un langage corporel tantôt virtuose, tantôt débutant/maladroit. Les personnages ont surtout tendance à prendre des poses pour parler, ils ne se tiennent pas souvent 'normalement', j'en reviens donc avec cette impression d'une BD de poseur ; il faut que ça ait l'air cool. Même quand le gore survient, l'auteur ne 'filme' pas ça simplement, il en fait des caisses. Et c'est dommage parce qu'il a de bonnes idées. Les couleurs sont plutôt sympas, des mélanges et des ambiances qui fonctionnent assez bien.


Bref, c'est assez chiant à lire, au point qu'on n'a pas envie de rester longtemps sur une page, on veut juste passer à la suivante pour vite passer à autre chose. Parfois je m'imaginais une conversation avec l'auteur, j'imaginais une personne imbue d'elle-même, chiante à écouter.

Fatpooper
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le 20 juil. 2024

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