Nos guerres par Antoine RIMBERT
En dix chapitres, Dix comme Otto, les auteurs de ce livre envoutant évoquent la puissance destructrice de la guerre qui broient les hommes. Mais ils n'oublient pas non plus l'arrière, ni ceux qui ne peuvent y aller et qui le regrettent, ni les combattants de l'Empire colonial qui rêvent de liberté, ni les femmes. Et jamais, ou presque ils n'oublient l'enfant qui jouait à la guerre, s'amusant avec ses soldats de plomb, que Laurent Bourlaud utilise pour représenter les soldats de cette guerre qui sans être nommé, nous est révélé.
Et c'est la multiplicité des références picturales et graphiques qui nous indiquent, sans nous tromper qu'il s'agit de la guerre la plus emblématique, celle qui révéla à l'Europe et au monde de l'Art l'atrocité et l'absurdité de la guerre. La Grande guerre ne cesse d'inspirer les auteurs de bande dessinée et elle fait bien, car bien souvent le résultat est réussi. Et c'est encore le cas cette fois. Les auteurs en variant le type de narration, collant au plus près à l'époque, et évoquant l'époque en utilisant des mises en pages et des dessins qui rappellent l'expressionisme de Dix, le futurisme italien, l'art nouveau, les caricatures de l'Assiette au beurre ou l'architecture du Bauhaus.
Ne louper pas non plus l'éclairante préface de Thierry Smolderen.
Superbe !