Je suis un grand fan du travail de Marion Montaigne. Sa capacité à vulgariser la science avec humour n’est plus à démontrer. C’est avec joie que j’ai vu sortir « Nos mondes perdus », un nouvel ouvrage traitant des dinosaures… Mais pas question de parler des dinos et de leur extinction, il est question ici de paléontologie et… de l’autrice. Le tout est publié chez Dargaud pour plus de deux cents pages de lecture.
« Nos mondes perdus » puise son origine dans la fascination qu’a eu Marion Montaigne en découvrant « Jurassic Park » de Steven Spielberg (comme beaucoup de monde de sa génération). Il en a résulté une passion pour les dinosaures. Et « Nos mondes perdus » vient poser la question de leur représentation. On part donc plusieurs siècles en arrière pour essayer de comprendre ce que sont ses bestioles et comment savoir à quoi elles ressemblent lorsque l’on a en main qu’un morceau de tibia.
Les lecteurs de Montaigne ne seront pas déstabilisés. On retrouve son mélange d’informations, de biographies déjantées, de clins d’œil à la pop culture, de trash… Avant tout, l’histoire racontée se révèle passionnante car les fossiles ont apporté leur nombre de questions, tant théologiques que scientifiques. C’est l’occasion de se rendre compte que c’est une science encore jeune et en évolution où les découvertes sont légion.
Au milieu de cette histoire, Marion Montaigne intercale des éléments autobiographiques. On ne parle pas de son personnage du Professeur Moustache, mais bien de sa vie, sa jeunesse, sa famille… Si ce n’est pas inintéressant en soit, cela casse la narration et nous sort des histoires qu’elle nous raconte. Au final, on comprend bien le parallèle entre sa vie (et son amour pour dessiner des trucs biologiques) et le sujet du livre (représenter/inventer des dinosaures), mais la conclusion laisse un peu dubitatif. C’est sans doute le bouquin le plus personnel de l’autrice, mais on aurait préféré que cette partie autobiographique soit absente ou fasse partie d’un projet indépendant.
Côté humour, on sourit, mais l’humour fonctionne moins. Ce n’est pas seulement qu’une question de références de pop culture (peut-être qu’elles m’ont moins parlé personnellement ?), mais quelques procédés lourds ou répétés fonctionnent moins. Qu’on ne s’y trompe pas : le livre est drôle et prenant, mais ayant relu « Dans la combinaison de Thomas Pesquet » peu avant, il n’y a pas photo.
« Nos mondes perdus » est un ouvrage qui m’a un peu déçu. J’en attendais beaucoup vu mon amour pour le travail de Marion Montaigne. J’ai trouvé l’humour moins réussi et que les parties autobiographiques alourdissaient le livre au lieu de l’enrichir. Malgré tout, on reste sur le haut du panier et on apprend plein de trucs sur les dinosaures et leur représentation. Si vous êtes amateur de l’autrice ou de grosses bestioles, il n’y a pas à hésiter.