Wakou Honna... Pourquoi un tel gâchis ? Pourquoi couper un manga ayant un potentiel immense avec tant de passages médiocres voir carrément ennuyeux ?
Reprenons depuis le début. Nozoki Ana est une oeuvre coquine qui commence quand Tatshiko Kido découvre que sa voisine (Ikuno Emiru) est une perverse manipulatrice qui lui impose un jeu malsain dans lesquels les deux doivent s'épier au travers d'un trou qui traverse leurs murs.
Bon le sujet de base casse pas trois pattes à un canard mais bon récit érotique oblige, il ne faut pas s'attendre à un scénario des mieux ficelés.
Le début de l'oeuvre va d'ailleurs en ce sens en nous ramenant à la figure nombre de scênes de cul sans réel intérêt avec un scénario caricatural et absolument pas creusé. Bref, je me suis dis que j'allais sûrement pas tenir 13 tomes dans ces conditions et m'apprêtait à stopper ma lecture...
Mais petit à petit Il s'avère que l'histoire devient de plus en plus riche et intéressante. Les personnages de mieux en mieux travaillés. La relation ambigue entre Emiru et Kido évolue de manière assez désordonnée et installe une certaine curiosité perverse et un certain suspense.
Là ou Nozoki Ana devient génial, c'est quand l'auteur parvient à nous mêler érotisme, romance, suspense, émotion et psychologie 5 tomes durant. Nous avons alors un Tatsuhiko qui s'interroge sur ses relations avec sa copine ainsi que sur Emiru. Un Tatsuhiko qui ne sait pas où vont ses désirs. Un Tatsuhiko qui est confronté à nombre de choix et qui doit devenir fort pour se sortir dans l'impasse dans lequel il est. Un Tatsuhiko crédible auquel on peut facilement s'identifier : Non il n'est absolument pas le coureur de jupons qui va se taper toutes les nanas qu'il croisera. Même si le sexe reste omniprésent dans Nozoki Ana au final Kido a une mentalité et vit une sexualité des plus normale... Si on oublie sa psychopathe de voisine à côté.
Et de l'autre côté nous avons Emiru. Une Emiru dont les secrets nous sont révélés au compte goutte, une Emiru qui a l'air des plus psychopathes et malintentionnées de prime abord mais qui se révèle être tout autre de ce qu'on aurait pu en penser au début. Au final, sa morale pourtant complètement surréaliste en premier lieu nous apparaît comme très juste et humaine. Elle ira même jusqu'à nous donner des leçons philosophique des plus intéressantes, c'est dire ! Une psychopathe que vous allez adorer (elle me rappelle assez bien Yuno de Mirai Nikki, si cela vous parle).
Du sexe (forcément), de l'émotion, de l'amour, du suspense, des situations difficiles, et même de la psycho / philo réunis dans un univers on ne peut plus réaliste (à part peut-être quelques exceptions les personnages sont tous des persos que l'on pourrait rencontrer dans la vie de tout les jours) : voilà ce qui fait de Nozoki Ana un manga d'exception.
Enfin, c'est ce que j'aurais aimé vous dire. Parce qu'entre le début cliché et raté, le dernier tome lent et chiant avec une conclusion auquel on ne croit pas une petite seconde (sûrement une des plus affligeante que j'ai pu lire), des passages de mous et inutile qui viennent plomber l'ambiance au milieu du manga tout en faisant perdre en crédibilité certains personnages... On a le droit ici à un beau gâchis.
Au final, j'ai la désagréable impression que l'auteur a improvisé tout au long de son manga. Qu'elle n'avait pas prévu ce qui allait se passer après le tome 5 alors qui a écrit à la va vite un retournement de situation grotesque pour faire durer son manga le temps de retrouver l'inspiration pour dessiner quelque chose de bien. On a ainsi le droit à des tomes très très inégaux, allant de l'excellent au très médiocre. Néanmoins, toute la partie allant du tome 8 au 12 est excellente et si je n'avais eu à juger Nozoki Ana que sur ceux là, il aurait sûrement récolté un bon 9 bien mérité, voir peut-être un 10.
Mais bon, c'est dommage. Bref, si vous vous apprêtez à lire Nozoki Ana ne vous arrêtez pas aux premiers tomes inintéressants et tenez le coup sur les passages chiants pour vivre à fond les bons. Et oubliez le tome 13, je vous assure : le 12 aurait très bien conclu l'oeuvre.
Un manga que je recommdande chaudement (hum...) donc, malgré les nombreuses faiblesses dont il souffre et qui le tirent vers le bas.