La guerre civile espagnole s'échoue à Brest en 1937

Les éditions Futuropolis font décidément de très beaux albums. Celui-ci, narrant une histoire méconnue se passant à Brest, ne pouvait que m’intéresser. On est en 1937, et voilà qu’un sous-marin espagnol échoue à Brest. Un sous-marin républicain, en pleine guerre civile espagnole. On est dans le Front populaire finissant, la République française a déjà décidé de ne pas aider sa petite sœur espagnole. Le capitaine, mais aussi une partie de l’équipage, semble divisé sur la conduite à tenir : poursuivre le combat pour la République ou rallier Franco. Les autorités françaises sont embarrassées, d’autant plus que des hommes des deux camps manœuvrent dans le port : des franquistes et des cagoulards (français) reprendraient bien le sous-marin, tandis que des anarchistes et des communistes brestois aident les républicains.


L’histoire, peu connue, est véridique, un historien a travaillé dessus, Patrick Gourlay. Celui-ci nous offre d’ailleurs une postface riche et éclairante. Et c’est sur ses travaux que se sont appuyés Bertrand Galic, Kris et Damien Cuvillier pour nous offrir cet album.


Si l’écriture de Bertrand Galic et Kris amène de temps à autres de jolis textes, il faut noter que le tout est superbement mis en dessin par Damien Cuvillier. L’ambiance est bien restituée, de même que le Brest d’alors. La couverture est superbe, les premières pages réussies, la suite se lit bien même si je l’ai trouvée décevante : comme souvent avec la bande dessinée, c’est le récit, l’aventure qui prend le pas sur l’histoire, et je crois que souvent, dans ce type de bd, je suis un peu trop exigeant, car j’aimerais beaucoup plus de détails, et moins de péripétie. Malgré cette réserve, qui est liée à ma curiosité, la bd est très agréable, elle a le mérite de rappeler un épisode de la guerre civile espagnole et surtout de révéler les fragilités de la France de 1937, ses lâchetés, qui sont peut-être déjà celles des années à venir, face à une guerre qui semble inévitablement se rapprocher.

socrate
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le 10 oct. 2018

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