Frederik Peeters revient avec Oleg, et cette fois, il décide de nous plonger dans le quotidien d’un auteur de BD vieillissant, en plein cœur d’une époque où le like vaut plus qu’un bon mot et où l’inspiration semble se cacher derrière des algorithmes. Oui, c’est un peu l’histoire d’un gars qui regarde le monde défiler en scrollant sa propre existence, mais avec du talent et du recul.
Oleg, c’est un peu toi, un peu moi, un peu tous ceux qui se sont déjà demandés : « Internet, c’était vraiment une bonne idée ? » Entre l’omniprésence du numérique, les réflexions sur le couple, la paternité et les absurdités du quotidien, la BD alterne entre moments de contemplation et pics d’ironie bien sentis. Peeters nous régale avec son trait à la fois sobre et expressif, qui capture ces instants où l’on passe du rire au soupir en un battement de cil.
Si tu t’attends à une épopée grandiose avec des rebondissements épiques, oublie. Ici, l’action, c’est un regard en biais sur un smartphone, un monologue intérieur qui tourne en boucle et des conversations où l’on se demande si un chat peut être vraiment heureux dans un appartement de 30m². Et pourtant, c’est fascinant.
Oleg, c’est la mélancolie d’un monde en mutation, saupoudrée d’humour pince-sans-rire et d’une tendresse qui transperce le sarcasme ambiant. Une BD qui parle du banal, mais avec une telle sincérité que ça en devient presque existentiel.
Bref, si tu veux une œuvre qui te fera réfléchir sur ta propre obsolescence programmée sans te coller un coup de déprime façon dystopie, Oleg est fait pour toi. Et qui sait, peut-être que tu décrocheras un peu de ton écran après ça. (Ou pas, mais au moins, ce sera pour en parler sur Twitter.)