Inception

Satoshi ! Auteur d’œuvres qui retournent le cerveau comme j’aime, j’avoue avoir été surpris de recevoir un tome marqué de son nom. Opus ne déroge pas aux habitudes de Satoshi : ça part loin, c’est bien écrit et c’est vachement original malgré un concept qu’on a déjà pu voir ailleurs.

Je ne vais pas résumer, car on retrouve l’essentiel sur la fiche SC, mais c’est une belle mise en abîme des mangas ou des œuvres fictives en général. Imaginez que vous créez une œuvre, vous êtes celui qui influe tout, vous êtes le Dieu du monde fictif que vous avez créé. Vos choix, vos décisions sont ultimes, vous ne pensez pas aux malheurs que traverseront vos personnages. Opus est un titre parfait pour ce manga, car tout se passe dans le tome que vous tenez, littéralement. Les pages qui décrient les actions sont les mêmes pour le lecteur comme pour les personnages et les dessins prennent vie SUR et DANS le manga que vous lisez.

L’idée est que l’auteur qu’on suit rencontre et voyage dans ce qu’il a créé de ses mains et de par ses idées. Alors que se passe-t-il quand les personnages qu’il a inventé se rendent compte qu’ils ne sont qu’une invention et qu’ils suivent un destin tout tracé ? Comment réagissent-ils lorsqu’ils lisent les tomes de l’œuvres d’où ils sont sortis ? Comment le créateur peut construire la suite en prenant en compte les désirs et la volonté de ses créations ?

Même si ça en à parfois l'air, ce n'est absolument pas ennuyant. La lecture est rapide, on comprend tout sans avoir à relire plusieurs pages car la narration est bien foutue et les dessins très propres et précis même quand tout part en vrille parce que même si le style graphique m’a fais penser à Akira pendant quelques pages, le récit est bien écrit et se permet énormément de liberté. Les cases ne sont pas que des cases banales servant à découper l’action, mais elles servent de « mémoire », de fresque, et même d’arme. En fait, tous les outils pour dessiner une BD deviendront essentiels pour poursuivre les aventures de Opus, il manquerait plus qu’un personnage sorte de notre tome pour s’y croire complètement.

Il y a vraiment de bonnes idées bien exploitées, d’autres un peu moins comme le fait d’avoir une case fissurée que peuvent voir les personnages et interagir avec. En partant de la, Satoshi aurait pu imaginer plusieurs situations délirantes avec des taches d’encre, les trames utilisées etc... Vous voyez les petites maisons dans le fond du décor quand vous lisez un manga ? Souvent ça manque de détail, souvent les personnages toujours dans le décor sont dessinées à la va vite pour gagner du temps. Et ce scooter qui traîne près de la poubelle que vous n’avez sûrement jamais remarqué ? En fait, on se rend compte que les mangakas se permettent pas mal de fantaisie, mais si je vous dis ça c’est parce que Opus joue beaucoup sur ce genre de petit détail, et le héro mangaka remerciera son assistant d'avoir dessiné toutes sortes d'objets dans l'arrière plan qui l'ont aidé dans son aventure malgré lui.

Une excellente surprise que je savais que j’allais aimer parce que Satoshi Kon. Je ne sais pas si en France il y a une version intégrale, mais foncez le lire si le récit vous intrigue ou au moins, pour l’originalité d’un manga qui s’est démarqué dans tout ce que j’ai lu