Trente deuxième tome de la saga Elfes, comme les pages défilent quand on s'évade, plongé dans les Terres d'Arran. Nous retrouvons la race des Sylvains dans ce tome intitulé Ora, de quoi remettre sur le devant de la scène la "jeune" elfe, nouvellement déesse, disparue depuis la chute de Lah'saa, et destinée à de plus grands, si ce n'est, d'autres titres.
Affaiblis par la kicha - drogue délivrée par les humains - les elfes sylvains sombrent dans les ténèbres. Certains dirigeants, à l'instar de l'empereur de Dumn, profitent de cette faiblesse pour déclarer la guerre contre ces elfes afin de nettoyer les forêts de leurs territoires. C'est au coeur de cette tension que Ora arrive dans la forêt de Torunn.
Pas plus de spoil !
S'il peut nous semblait revenir à des intrigues plus banales au sein de la Fantasy (confrontation elfes-humains avec l'idée expansionniste des mortels), l'originalité - si du moins on peut la qualifier ainsi - réside toujours dans les détails : les ravages de la kicha ont peu à peu détaché les elfes sylvains de leurs traditions et surtout de leurs rôles de gardien de la forêt ; des équilibres sensibles que la série s'amuse à titiller quand il s'agit de mettre en avant cette faction raciale. Et les poches de résistance à cette drogue s'amenuisent et pourraient disparaître si rien, ou personne, ne vient régler ce fatidique problème. D'autant que la sauvegarde des traditions demeure le moindre des soucis : les humains préparent la guerre en mettant au point des technologies encore jamais utilisées pour asseoir leur autorité sur les elfes sylvains. De ce fait, et comme toujours, ce tome relance l'intérêt de lecture dans une énième épreuve de tension, parvenant à nous garder dans les sous-intrigues qui tissent celle principale.
Concernant les personnages, si l'on retrouve de nombreuses têtes connues à l'instar de Kaënn et Am'rör, son alcoolique de maître centaure (présents dans le tome Les Maîtres Ogham), c'est surtout le personnage de Ora qui ravira très probablement les lecteurs et passionnés des Terres d'Arran. L'ancienne porteuse du Crystal vert revient sur le devant de la scène au pire et meilleur moment : les elfes sylvains ont perdu de leur prestige d'antan et elle est bien décidée à régler ce problème. Et faire cohabiter ces personnages n'est qu'une autre preuve concernant le travail réalisé sur la construction des personnages et les interactions délicieuses que l'on nous propose.
Pour la patte graphique, s'il vous vient de vouloir relire les trente-et-une critiques des trente-et-un tomes précédents, vous devriez avoir une idée de ce que je pense que la qualité graphique !
Ora est à l'image des tomes précédents et de la série elle-même : toujours le même intérêt véhiculé aux lecteurs quant aux événements en marche, toujours la même énergie ressentie déployée par les créateurs et toujours cette dose extraordinaire de Fantasy française qui fait plaisir à découvrir au fil des tomes. Je ne peux alors que vous recommander la lecture de ce tome, en vous rappelant que la Fantasy nous appartient !