Le Pitch :
Dans un univers post apocalyptique, des humains (qui ne sont plus l'espèce dominante de la planète) tentent de se libérer de leur condition d'esclaves sans avenir (parce qu'il y a toujours de grands méchants capitalistes pour exploiter vilement les pauvres et les démunis). En gros, il y a eu un raz de marée qui a tout recouvert, des mutations génétiques en masse qui ont fait apparaître plein de bestioles plutôt mastoc et méchantes, et les quelques survivants de cette catastrophe doivent gérer la cruauté combinée des nouveaux seigneurs féodaux et d'une jungle implacable.
Dans ce contexte, un petit groupe, les « rebelles de l'ombre », dirigés par un certain Anzio, réussit à voler le masque de l'empereur Chine (un espèce d'ancien libérateur justicier du peuple qui avait des super-pouvoirs), abattu il y a quelques années par le méchant Tomo Wolfe. Mais bon, ça tourne mal, et seul Simon, l'intello de la bande, réussit par miracle à s'échapper avec l'artefact. Il se réfugie dans les bas-fonds d'une cité, mais se retrouve (manque de chance) embarqué en tant qu'esclave avec Orchid, une prostituée énergique et volontaire et avec son petit frère pour une sombre histoire de revanche. Si Simon est un idéaliste plutôt génial avec les machines, son blabla d'intello ne réussit pas à convaincre la très terre à terre Orchid, d'autant plus qu'il est tout à fait incapable de protéger le seul être à qui elle tient : son petit frère. Ils réussissent toutefois à fuir dans la jungle, et se retrouvent face à une drôle de mémé à cheval, qui les prend sous son aile. Pour Simon, il s'agit de délivrer Anzio et de rallumer l'esprit de la révolution ; pour Opale (la mémé) il s'agit de régler de vieux comptes liés à l'empereur Chine ; Quant à Orchid, elle est véner', et a bien envie de tout casser - dès qu'elle aura trouvé le moyen de survivre.
Les points positifs de l'histoire :
Le scénario (écrit par le guitariste de Rage Against the Machine – la musique ça mène à tout) part d'un postulat post apo plutôt intéressant. L'univers est pensé de manière détaillée, et dispose d'un bon potentiel de scènes grandioses et prenantes. D'ailleurs, le voile se lève peu à peu sur certains évènements, et malgré sa complexité, on rentre bien dans l'histoire, cohérente avec les décors et personnages croisés.
Les héros sont bien trouvés aussi : pas vraiment héroiques, mais attachants comme il faut. Et en plus, on évite l'écueil de « c'est toujours les gentils qui gagnent » Non, on n'est pas au pays des bisounours ici.
Un petit plus pour les lunettes « à la Transmetropolitan » de Simon.
Il y a de l'action, du fantastique. Bref, on ne s'ennuie pas.
Les points négatifs de l'histoire :
Même si on rentre bien dans l'histoire, avec un background pareil, c'est pas évident de remettre tout le monde à sa place. Mais ça s'arrange au fil des pages.
Le dessin : très classique. Mais pas vraiment exceptionnel non plus. Il sert plutôt bien son propos. Mais on peut vraiment regretter l'effet de flou sélectif appliqué à certaines pages : ça fait brouillon et pas vraiment beau quand on y regarde de plus près. Dommage, parce qu'il y en a des choses à voir.
Mon avis :
Une Aventure de bonne facture, classique (une course poursuite, une rébellion) mais avec des éléments plutôt originaux en arrière plan, avec des héros qu'on suit sans s'ennuyer. On peut regretter quelques petites facilités scénaristiques (le coup de la balance, par exemple) et que certaines idées n'aient pas été plus approfondies, mais il y a un petit message politique plutôt décomplexé et sympa. Les méchants sont bien méchants, le bestiaire est bien développé, et quelques personnages sortis on sait pas trop d'où font que l'ambiance globale est plutôt prenante. On peut regretter d'être un peu laissés en plan à la fin... Or quid de la suite ?