Voici le « troisième panneau du triptyque », comme annoncé à la fin du tome 2. Le récit est précédé d’un texte de Bucquoy évoquant leur « insistance à parler d’Ordre Nouveau et du renouveau fasciste en général » : pour Bucquoy, l’analogie de son époque avec les années 30 est évidente. D’ailleurs, le récit commence par une scène d’antisémitisme, un antisémitisme de la rue, mais que l’on retrouvera de manière plus feutrée à l’intérieur même de la police.
Cet album, des trois premiers, est de loin le plus intéressant, car il livre les clefs des deux précédents, et car il est le plus ancré dans l’actualité des années 80, avec ces partisans d’extrême droite qui défilent dans la rue. Le point d’interrogation du titre nous interroge sur une éventuelle répétition de l’histoire. Daniel découvre le passé de sa famille et il peut désormais passer à autre chose, il a vaincu son œdipe… Malgré tout, « l’ordre noir plane comme une peste au dessus de nos têtes », Bucquoy et Tito nous demandent de rester vigilants. Nous sommes en 1982. Aujourd’hui, dans de nombreux pays, notamment en Belgique, l’extrême droite et certaines de ses idées ont le vent en poupe…