Ambiance farniente, citronnade et quatre cent coups des copains d’été, Georges Abolin nous fait vivre la dolce vita d’un quatuor d’enfants sur les rives d’un village italien de pêcheurs. Généreux dans son dessin, l’artiste nous fait ressentir l’aspect pittoresque des lieux et le bonheur d’y vivre. Le soleil emplit nos coeurs et l’on n’est pas à l’abri de s’entendre siffloter malgré soi un Sara perché ti amo sorti de nulle part. Pourtant, comme toujours, l’enfance est amenée à perdre son insouciance. Un drame se noue et le groupe d’amis n’en sortira pas indemne.
A partir d’un premier tome chaleureux bien qu’assez conventionnel, les auteurs proposent un véritable revirement de situation dans le second opus, plus sombre, qui nous livre un road trip prétexte pour révéler une tragédie de la réincarnation. Les copains d’avant (- c’est le cas de le dire-) se retrouvent pour aider Lisa dans sa recherche de l’amant perdu au coeur de la forêt tropicale sud-américaine. En dépit d’une grande originalité, le mystère dévoilé est intéressant et sa mise à nu bien orchestrée. A bien des égards, Où le regard ne porte pas séduit par sa fraîcheur et son délicat mélange de parfum d’enfance et de conte mystique. Un album exquis, saveur vanille puis banane. Un sorbet 2 boules à déguster au cours d’une agréable escale.