Catwoman jouait un grand rôle dans le run de Tom King sur Batman, et cette nouvelle série solo sur l'héroïne a été lancée en conséquence d'un évènement majeur de ce run que je ne vais pas spoiler ici. Aux commandes de cette nouvelle série sur l'(anti-)héroïne, on retrouve Joëlle Jones, qui s'est notamment fait connaître avec la série indé Lady Killer, et qui venait de dessiner un arc du Batman de King. Ici, elle s'occupe à la fois du scénario et des dessins, ce qui est assez rare en comics de super-héros, surtout sur une série régulière.
Autant être clair d'entrée de jeu : ce n'est pas la série du siècle, mais en tant que petite série sympa, ça fait vraiment le taff. Jones profite d'avoir totalement les commandes pour avoir une narration assez graphique et aéré, plutôt décompressée, et j'ai apprécié le fait que ce soit une lecture facile, rapide, plutôt légère, qu'on peut lire en étant crevé. Et en même temps c'est pas idiot pour autant, y a un vrai travail sur Selina Kyle, très bien écrite, qui doit digérer sa rupture, qui est en plein tourment mélancolique et qui est crevée, et la vilaine (qui me semble inédite) est super bien développée elle aussi et se révèle rapidement assez fascinante. En outre y a également toute une intrigue liée au passé de Selina, qui renvoie à la longue histoire éditoriale du perso, et je suis curieux de voir où ça va aller.
Graphiquement, il faut aimer le style réaliste de Joëlle Jones avec ses gros aplats noirs. C'est globalement sympathique, surtout que la dessinatrice maîtrise totalement Catwoman, c'est vraiment une interprétation assez parfaite du perso, mais je ne suis pas sûr que la colorisation de Laura Allred soit hyper adaptée. Ca donne un côté assez indé à la série, mais surtout je trouve que la coloriste foire complètement ses ambiances nocturnes, les éclairant comme en plein jour, c'est assez dommage.
A noter qu'on a Fernando Blanco qui se ramène pour des flashbacks et qui fait un boulot très honnête, colorisé de manière classique mais efficace par John Kalisz.
Bref, c'était sympatoche, même si la fin un poil rushé et appelant à une suite me laisse un peu sur ma faim. Une bonne lecture, toutefois.