Un scénario catastrophique !
On peut souscrire ou pas au choix stylistique de Fabrice Parme (retrouver la ligne claire et les à-plats "UPA" des années 50 qui y voyaient l'apothéose du modernisme), mais on ne pas nier sa concordance avec ce retour aux origines du Spirou de Franquin. Par contre, je ne vois pas comment on peut accorder le moindre crédit au scénario littéralement catastrophique de Trondheim (oui, "notre Trondheim", qu'on aime tant…) qui semble confondre burlesque et agitation vaine, et qui réduit ses péripéties à une seule idée : "tous pourris, les riches égoïstes comme les pauvres assoiffés de sous.."). Car ce scénario se révèle rapidement non seulement pathétiquement ennuyeux en accumulant des situations répétitives et absurdes - mais sans l'énergie du désespoir ou l'humour destructeur du cinéma burlesque ou des "screwball comedies" de Hawks qui sont sans doute aussi une référence ici -, mais foncièrement déplaisant. On referme "Panique en Atlantique" avec le sentiment horrible d'avoir lu un livre maladroitement malsain, ce qu'on ne pensait jamais écrire sur un "Spirou", et ce qui traduit sans doute plus que tout que Trondheim n'est pas fondamentalement sorti de sa période dépressive... [Critique écrite en 2010]