Quand le futur a un goût de baguette rassis

Imaginez un Paris futuriste, où les voitures volent (ou pas), où les téléporteurs ont remplacé le métro (vive la technologie !) et où l’ambiance dystopique est plus grise qu’un ciel parisien un jour de novembre. Voilà le décor de Paris 2119, une œuvre signée Zep et Bertail, qui promettait une balade avant-gardiste mais qui, au final, nous livre une promenade où l’on traîne des pieds.


L’histoire suit Tristan, un héros aussi charismatique qu’un lampadaire en panne, dans sa quête pour dénoncer une société où la technologie a grignoté les derniers éclats d’humanité. Le pitch avait du potentiel : un Paris transformé, des questionnements sur l'éthique technologique, et un soupçon de romantisme mélancolique. Mais, hélas, tout cela s’effiloche plus vite qu’un sac plastique sur les Champs-Élysées.


Visuellement, Dominique Bertail livre des planches plutôt élégantes. Les décors de Paris futuriste sont léchés et regorgent de détails qui captivent l’œil. Malheureusement, la beauté des images ne suffit pas à masquer les failles du récit. Zep, habitué à des univers plus légers, semble ici s’aventurer sur un terrain où ses chaussures glissent un peu. La narration manque de punch, et les dialogues, bien que parfois poétiques, tombent souvent à plat.


Le futur décrit dans Paris 2119 est intrigant, mais il reste sous-exploité. Les enjeux technologiques, qui auraient pu donner lieu à des réflexions profondes, se réduisent à des pistes survolées. On attend des dilemmes moraux, des choix déchirants, et on se retrouve avec un Tristan perdu dans ses états d’âme, à peine secoué par les révélations.


En résumé, Paris 2119 ressemble à un tableau accroché dans une galerie : joli à regarder, mais difficile à connecter émotionnellement. L’idée de départ était séduisante, mais le résultat final ressemble davantage à une carte postale qu’à une épopée marquante. Un Paris futuriste qui manque un peu d’âme et de croissant chaud. On espérait un festin, mais on repart avec une tartine un peu tiède. Dommage.

CinephageAiguise
5

Créée

le 24 janv. 2025

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