Attention BD glauque qui sent le gras, la bêtise crasse, la France profonde, la misère sociale. Tout ce que certains petits patelins français peuvent avoir de déconnecté du monde, le sang, l'inceste, la maltraitance, l'alcoolisme et la violence verbale en plus. On est bien loin ici des "Plus beaux villages de France", pittoresques et bucoliques. Quand on referme "Pauvres zhéros", un sentiment de malaise persiste et le titre de ce recueil prend tout son sens.
Les personnages sont crasseux. La mère est une vieille alcoolique qui déteste son fils adulte autant que son mari décédé, le fils est un fainéant roublard qui ne paye jamais ce qu'il doit, son ami est un cul-terreux obèse à qui il manque une case. A côté d'eux, un ancien de l'orphelinat, aigri, en veut énormément à l'institution toujours active, la principale de l'orphelinat est une vieille fille sèche et dure... Et au milieu vivent des enfants. L'un d'eux se perd en sortie et la battue qui est mise en place pour le retrouver révèle de nombreux secrets.
La fin est tragique à tout point de vue, l'ambiance est poisseuse tout du long et nul espoir n'est permis. "Pauvres zhéros" est une lecture que je conseille mais uniquement aux lecteurs avertis.