Ultime tome de cette série de 4 albums.
Je me suis encore demandé pourquoi le premier album était si frais, si plaisant quand les trois suites paraissent si artificiel. Je ne pourrai pas en être sûr, mais j'ai l'impression que le premier album est davantage tiré d'expériences personnelles que les autres. Y a certainement quelques anecdotes vécues dans tout ce qui suit, mais le tout paraît bien trop romancé, bien trop fictionnalisé, on en perd donc le petit élément qui permettait de s'identifier vraiment aux situations. Les histoires deviennent trop convenues, trop écrites, avec des personnages trop fictifs. Trop fictifs mais en même temps pas vraiment exploité. Clara, par exemple, est une salope, c'est son trait de caractère, mais ce trait n'est pas pleinement exploité... tout ce que l'on voit, c'est Clara draguer, les situations se répètent et se ressemblent. Le concept de ce 4ème tome était prometteur car il laissait présager un retour aux sources, surtout avec ce petit mot de l'auteur au début du bouquin, une dédicace à tous ses amis dont il a été le témoin de mariage.
Hélas, ce n'était qu'un leurre. Car il n'y a que très peu de vécu. Arthur et sa scénariste essaient d'épicer les choses, de faire bigger than life à l'instar d'une comédie US un peu grassouillette, mais n'en maîtrise pas les codes et se plantent lamentablement. Pour l'enterrement de vie de jeune fille,non se retrouve avec un gigolo père exemplaire, tandis que les mecs se retrouvent à faire un film de boules en Hongrie. De plus, l'auteur trahit ses personnages tout au long du récit : là où les personnages sont censés rêver de sexe, il prend systématiquement le contre-point et les montre vertueux, prudes, honnêtes, fidèles. Ainsi donc, les 5 potes qui auraient dû être heureux de cette fabuleuse expérience s'en plaignent comme si c'était la pire chose qui soi. Cela aurait pu être une bonne idée, mais c'est mal amené, on ne sent pas assez leur résistance. C'est juste un gag facile en fait où rien n'est exploité à sa juste valeur.
L'album se déroule aussi selon un long fil conducteur, amis pire, il commence par la fin et le reste n'est plus qu'un flashback... à nouveau on se croirait dans une comédie US à la "The Hangover", sauf que les auteurs ne poussent jamais assez loin le délire (si l'on accepte cette optique de ne rien faire de vécu). De plus, l'histoire n'a que peu d'intérêt et paraît trop rapide, alors qu'il y avait plein de choses à aborder durant ce mariage. Et plein de manières d'amener le sexe au sein de cette cérémonie si souvent considérée comme sage.
Graphiquement, c'est dans la même veine que l'album précédent. Le premier reste donc mon préféré à ce niveau là aussi, puisque les demoiselles y sont plus rondes et plus sexy. Ici, la seule ronde est censée être une moche (et pour accentuer sa laideur, le seul moyen que l'auteur a trouvé, c'est de lui dessiner des dents irrégulières... alors qu'il y a tant de possibilités en dessin, il choisit ça). Je trouve toujours ses pages trop encombrées. Dans le premier tome, Arthur se permettait des gaufriers avec moins de cases, ce qui permettait d'avoir des pages moins chargées mais aussi des dessins un peu plus visibles car plus grands. Ici, c'est tout petit et y a plein de cases (dont une bonne partie pas nécessaires par rapport à la chute).
Bref, c'est un peu tristounet que je referme ce tome 4 de "Péchés Mignons" ; j'espère que,lorsque je les relirai dans quelques années, je changerai d'avis et que j'apprendrai à apprécier, à savourer cette tétralogie. Alea jacta est, comme disait l'autre.