Périple pour l'échafaud - 100 Bullets (Panini), tome 11 par Kab
Après cinquante numéros de polar avec un fil rouge à peine présent, Brian Azzarello inverse la tendance. Dans cet arc, il y a bien une histoire assez malsaine comme toujours avec le scénariste mais elle n’est qu’en filigrane car maintenant toutes les attentions sont tournées vers le Trust, ses intentions, les manipulations de Graves et Shepperd et surtout ce que vont faire les anciens Minutemen maintenant qu’ils ont retrouvé la mémoire.
C’est assez amusant de voir comment Brian a décidé sans se presser et sans prévenir de mettre en avant son fil rouge. En relisant cet arc, je me suis rendu compte que le Trust et les Minutemen sont là depuis les premières planches et que jusqu’au cinquante, ce n’était qu’une mise en place et une présentation des différents protagonistes et quelle présentation, on ne s’y est pas ennuyé une seconde. Cette histoire ne fait pas exception. Le fait d’avoir placé l’intrigue à la Nouvelle Orléans et d’avoir fait du Jazz un personnage à part donne une saveur particulière à cette inrigue. _On pourrait parler pendant longtemps du talent d’Azzarello pour le hard boiled, ses personnages tous plus dégueulasse les uns que les autres mais souvent très compliqués et marionnettes de leur propre vie. Les dialogues sont comme toujours percutants. Bref, un régal une fois de plus !
Au dessin, c’est toujours Eduardo Risso qui assure avec rigueur la série depuis le début. Pas un fill-in et des planches toujours aussi agréables. C’est dynamique. Les décors sont présents. Le découpage a une place importante et n’hésite pas à ne pas suivre le standard 16/9 imposé en ce moment. De nombreux dessinateurs devraient en prendre de la graine.
Mon avis : Comme toujours un très bon volume qui a la particularité de vraiment lancer le Trust dans la série.