Comme un poisson dans l'eau... (ouais ouais, je sais, facile !)
Aquaman en a marre de vivre dans la flotte et décide de s'installer en bord de mer, à proximité du village de pêcheur de son enfance. Il a besoin de renouer avec ses origines terrestres et d'oublier un peu Atlantis. Sa femme Méra l'accompagne.
Pendant ce tas, au fond des abysses, une ancienne race émerge, affamée. Aquaman va devoir malgré lui renouer avec son destin aquatique.
Geoff Johns nous présente ici un travail décomplexé, une fois de plus (c'est un peu son "problème ces temps-ci"). Peu de dialogues, beaucoup d'actions, et une trame de fond soluble. Si cela fait bizarre à lire au format mensuel et donne l'impression d'avoir parfois des épisodes creux, cela passe beaucoup mieux en recueil.
Et il faut tout de même avouer que y'a de bonnes idées derrière ce personnage bien trop souvent délaissé et critiqué.
Johns commence d'ailleurs son histoire en nous présentant un Aquaman quelque peu blasé par l'attitude des humains, très moqueurs et hautains envers lui. Il y a ici une bonne lecture et une belle ironie de Geoff Johns qui ne fait finalement que refléter à travers différents personnages de passage l'avis de ses potentiels lecteurs sur le personnage. Les gens ne connaissent pas Aquaman. Ils jugent le héros sans même essayer d'en comprendre le potentiel. Et on sent bien la ferveur de Johns a vouloir re-crédibiliser le héros et redorer son blason.
Pour le coup, c'est un pari réussi.
Arthur Curry, a.k.a. Aquaman s'avère un personnage complet, qui a la classe, sait se battre, et a des pouvoirs loin d'être complètement nazes, et un passé visiblement bien chargé (on évite cependant pas le "pathos" habituel, mais bon...). Il ne "parle" pas au poisson. Il envoi des signaux pour les manipuler... C'est pas pareil on vous dit !
Reste l'intrigue, qui est au final très légère et presque annodine. Un prétexte pour mettre en place un plus grand plan que Johns devrait terminer l'année prochaine, quand il quittera le titre. Difficile de comprendre d'ailleurs pourquoi il doit laisser ce personnage qui mériterait plus d'un an d'exposition pour mieux se faire apprécier. Nous n'aurons donc pas un Green Lantern bis. Dommage ? Peut-être.
L'intrigue de fond tourne autour d'Atlantis et visiblement, sur sa destruction. Johns veut nous amener à comprendre le pourquoi du comment. Vous n'aurez aucune réponse dans ce premier tome, loin de là. L'auteur préférant se contenter de développer ses personnages (Méra est très bien exposée aussi). Quelques pistes, tout au plus. Un peu frustrant peut-être.
Vient maintenant les dessins. Ivan Reis est la vrai star montante de chez DC. Et pour être franc, je crois que ça y'est, il a atteint le sommet. On peut même le dire, en terme d'efficacité et si l'on regarde l'ensemble des numéros d'Aquaman, il n'a aucune baisse de régime (contrairement à Jim Lee qui semble parfois souffrir du manque de temps). Un travail absolument magnifique et colossal. Des traits superbes, une sensation de mouvements, des cases dynamiques, des décors fouillés... bref, tout est là. Subjectivement, je préfère le travail de Yannick Paquette sur Swamp Thing. Mais je ne peux que m'incliner devant le boulot hallucinant de Reis sur ce titre, qui à lui seul prévaut l'achat de cette BD. Une beau bouquin, voilà ce qu'on a !
Aquaman est un personnage qui mérite une meilleur exposition et qui doit sortir de son ridicule. Johns relance bien le personnage, et on peut espérer qu'il pourra rejoindre le panthéon des héros DC qui ont de la gueule... Même si il y a du boulot à faire sur le grand publique j'imagine...
En tout cas je vous le recommande. C'est du bon mainstream qui se lit bien, surtout en recueil donc.
Retrouvez la liste des New 52 que j'ai, ou que je vais critiquer sous peu, ici :
http://www.senscritique.com/liste/Comics_l_integrale_des_New_52/133144/