Ce manga ne peut pas être réduit à un simple shôjo. Une histoire originale avec plusieurs facettes, qui se révèle plus complexe qu'elle n'en a a l'air. C'est le manga qui m'a le plus traumatisée, et laissée avec un arrière-goût de mélancolie profonde. C'est un chef d'oeuvre de psychologie en dix tomes. Il m'a fait me remettre en question.
Origuchi est une ancienne camarade de lycée de Mizuho qui est décédée d'un cancer. Sa mère fait promettre à celle-ci de retrouver son ancien petit ami. Elle s'allie à d'autres afin de suivre sa trace. L'enquête les amène à la découverte d'une fille qu'ils avaient finalement très mal connu, mais surtout à la rencontre de leurs propres passés. Les liens qui les unissent et les secrets enfouis par les non-dits seront révélés au compte-goutte. Une fois qu'on s'est laissé embarquer dans l'intrigue, on veut absolument savoir la vérité. Les pièces du puzzle sont collectées et l'emboîtement se solde au prix de nombreux rebondissements.
C'est surtout par le point de vue de Mizuho qu'on découvre cette introspection bouleversante. A la recherche de l'amant d'Origuchi, elle est également à la recherche d'elle-même... et de Narumi, le garçon qui a détruit toutes les convictions qu'elle portait sur la vie. Sa relation avec lui est dépeinte avec finesse et intelligence : ce sont les deux mots qui pourraient définir ce manga, d'ailleurs. Loin d'être naïfs, les personnages sont bourrés de défauts mais attachants. Leur évolution est cohérente, et tout cela rend l'ensemble très réaliste.
Peut-être que les pensées de Mizuho me touchent en plein coeur justement parce que je me reconnais énormément dans sa personnalité et son histoire. Je pourrais parler encore longtemps de tous les acteurs secondaires qui ont tous leur importance, leur justesse... Mais je conseillerais seulement de lire cette courte oeuvre, qui est un ovni d'émotions.