Après ma lecture du premier tome, j'avais été très agréablement surpris que le travail de Taiyo Matsumoto me plaise autant, surtout en fond d'une activité sportive que je n'apprécie pas forcément.
J'irai sans ambages, ce tome 2 a été une sacré claque!
"Je suis très heureux de savoir qu'il y a encore de nos jours des personnes qui pensent précieusement à eux."
Ces mots, provenant de l'œuvre tournent encore dans ma tête et j'ai été surpris de voir de nouveaux thèmes se développer. La manière dont Matsumoto parvient à imbriquer les thèmes de la compétition et de l’introspection. Là où la plupart des mangas sportifs se concentrent uniquement sur la progression technique ou les stratégies, Ping Pong reste fidèle à son approche centrée sur l’humain.
Chaque match devient un reflet des luttes internes des personnages. Peco et Smile ne cherchent pas seulement à gagner contre leurs adversaires, mais aussi contre eux-mêmes.
Pour le coup, il a élevé le manga de sport très très haut!
Les enjeux montent d’un cran, et Matsumoto excelle une fois de plus à dépeindre l’intensité des émotions à travers son style graphique unique. Magnifiant l’évolution des personnages :
Smile, toujours aussi stoïque et réservé, commence à dévoiler les failles de son armure émotionnelle.
Tandis que Peco, qui semblait insouciant, se retrouve à affronter des démons plus personnels, notamment l’écrasant poids des attentes qu’il s’impose.
Visuellement, les lignes tremblantes et les perspectives vertigineuses continuent d’être un des points forts du manga. Les matchs de ping-pong, font monter la pression d'un sacré cran et le match final, qui doit durer environ 40 pages, auraient pu durer encore 100 pages, tellement que c'était une master class.
D'un point de vue narratif, mise en scène et graphique, on a atteint quelque chose d'indescriptible. J'ai entendu la balle taper au travers des pages!
Ping Pong n’est pas un manga qui cherche à impressionner par des séquences de matchs haletants ; il brille plutôt par son exploration des zones d’ombre et de lumière qui habitent chacun de ses protagonistes.
Et pourtant, il a brillé pendant les matchs et c'est pour ça que le manga est devenu culte!
Cependant, malgré la richesse des thématiques et l’intensité des émotions, ce second tome souffre parfois des mêmes longueurs que le premier. Matsumoto s’attarde parfois sur des moments qui, bien que révélateurs du caractère de ses personnages, peuvent freiner le rythme du récit. Le comique de répétition sur certaines interactions commence à s’essouffler à mesure que l’on attend une résolution plus franche de certains dilemmes.
Pour moi (attention paragraphe spoil), le cas de Smile est un petit gâchis. Explicable, mais au final j'aimerai vous parler de ma frustration. Le fait qu'il ne trouve pas ça voie, qu'il ne s'implique pas vraiment aurait mérité d'être encore un peu plus développer. Même s'il fini heureux, j'ai ressentit ce vide en finissant ma lecture.
Je crois comprendre que c'était un contre pied narratif, pour nous montrer la remonté d'un héros et qu'au final, Smile n'était qu'un tremplin. C'est très beau, mais à moitié fade à mes yeux.
En conclusion, ce second tome de Ping Pong confirme le talent de Taiyō Matsumoto pour marier action et introspection. Si le récit souffre parfois de quelques lenteurs, l’impact émotionnel reste puissant, nous invitant à une réflexion sur la compétition, la peur de l’échec, et le besoin de se dépasser!