Arme Plus
On dit souvent que Grant Morrison est barge. Je suis d’accord : ce mec fait parfois des histoires complètement bizarres que personne ne comprend. Avec cet arc, c’est ce qu’il fait. Sous les dehors d’un arc d’action, Grant distille tous les ingrédients qu’il a toujours adorés (conspiration, taupe dans le camp adverse, utilisation des médias, des personnages au bout du rouleau, des interrogations sur la réalité ...)

Notre scénariste chauve n’embauche que deux X-Men et un méchant dans cette histoire. Il achève définitivement Cylcope (dans le premier épisode et en fait une véritable épave qui a tout perdu). Il donne à Wolverine un rôle d’excuse (trouver ses origines) et se décide à continuer de montrer les origines de Fantomex et à les compliquer. Il relie aussi le projet super soldat au projet Arme Plus.

J’admets que cet arc pose problème car il est difficile à lire. Morrison balance des tonnes d’informations assez complexes sur la formation des Armes Plus. Comme quoi, ils sont créés dans un endroit où le temps s’écoule comme bon lui chante, et que tous les cobayes sont à moitié humain et à moitié machine. Je ne parle pas du changement de narration en plein milieu de l’épisode qui désarçonne pas mal. Cependant certaines répliques sont excellentes. Fantomex parlant à Cyclope : « Vous vous jetez dans la gueule du loup, privé de vos pouvoirs, handicapé, affectivement fragile ... Quelle force meut une telle épave, monsieur ? »

Indice sur la suite des évènements :
L’annonce d’une taupe dans l’école de Xavier.
Le nom du créateur de l’Arme XV (le docteur Sublime)

Chris Bachalo est le dessinateur de l’arc. L’auteur n’aide pas à la compréhension de l’histoire. Depuis qu’il a fait Steampunk, l’artiste surcharge ses planches et perd donc en lisibilité. Là encore le défaut est le même. A vouloir trop détailler, les planches deviennent illisibles et même si le trait est agréable, on ne comprend pas toujours dans quel sens regarder.
L’avantage c’est que cela rajoute à l’ambiance space qu’il y a dans le Monde mais trop c’est trop. Chris se permet aussi de rater quelques visages (souvent celui de Logan). Dommage car ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’il travaillait sur ces personnages.
Par contre son découpage est magnifique, puissant, original, changeant à chaque planche, le tout est très bien fait. J’admire le fait que l’auteur ne fasse qu’une grande case plutôt que plusieurs petites pour caser le texte assez important de Morrison.
Un autre point agréable est que pour chaque début d’épisode vous avez une vue d’une chaussure (chaque fois de quelqu’un de différent).

Il faut aussi remarquer le travail de Townsend aidé de Vey et Sowd car Bachalo utilise énormément l’encrage. Les couleurs de Chris Chuckry sont aussi très agréables et bien utilisées.

Planet X
Voilà c’est une partie de la conclusion du run de Morrison. Et déjà tout le monde hurle. Magnéto est mort dans le premier arc, comment a-t-il pu être Xorn ? etc.
Voici tous les éléments relevés par mes soins et mon explication (mais elle n’est pas forcément la bonne).

Tout d’abord, Morrison a laissé plusieurs indices pendant différents arcs (voir les précédentes parties du dossier). Ces indices laissent à penser que Xorn est Magnéto. Xorn n’a jamais fait preuve des monstrueux pouvoirs qu’il est censé avoir. Il ne guérit personne si ce n’est les X-Men des nano-sentinelles au début.
A cela, on peut ajouter le fait que Xorn porte un casque, identique dans la fonction à celui d’Erik. Le fait que le reste de son corps soit couvert ou pas loin, de métal, ne peut-il empêcher son odeur de se propager ? De plus, il est très rare que Logan et Xorn soient vus ensemble.

Je vois déjà les plus râleurs dire qu’il était mort et en fauteuil roulant. Certes, mais ce sont des sentinelles qui ont attaqué Genosha, donc des objets en métal. De plus, ce n’est pas la première fois qu’il revient (Morrison le dit très ironiquement dans l’arc justement : « Je reviens toujours, tu n’as pas remarqué ? Peut-être est-ce ça ma mutation secondaire. De toujours revenir »).

Pour en revenir plus à l’arc en lui-même, on peut comparer Planet X à Riot at Xavier’s. Magnus a des fidèles, mais la jeune génération est celle de "Ni dieu, ni maître" et Lensherr est un maître. De plus, à force de mourir et de ressusciter, les gens ne savent plus si c’est vraiment lui. Histoire d’en rajouter, Magnéto avait propagé ses idées par ondes magnétiques (dans l’épisode sur Gensoha). On peut constater que son idéologie est mieux ressentie par les mutants et plus appréciée mort. Morrison montre aussi clairement un Magnéto inapte à diriger de façon claire et diminué puisqu’il est obligé de prendre sans cesse plus de kick.
Pour moi, la force de cet arc ne réside pas dans la force du maître du magnétisme, ni même dans la destruction de New York. Elle réside dans la démonstration d’une troisième voie à suivre qui n’est ni celle de Xavier ni celle de Magnéto. Dans le fait que Magnus aurait dû rester mort car il se décrédibilise à chaque retour à la vie.

A côté de ça Morrison n’oublie pas le Phénix et boucle une partie de sa boucle en le faisant revenir complètement, puis mourir.
Loin de se contenter de ça, notre scénariste continue de travailler ses personnages. Cyclope se lâche enfin et ce qu’il fait à son premier ennemi n’est pas beau à voir, le fauve est sur le point de trouver toute la solution du run de Grant : « Si on additionne tout ... Sublime pharmaticals, Feng Tu, kick, agression humaine, émeutes ... » La discussion Logan et Jean est un must pour brouiller les pistes et en apprendre plus sur le pouvoir phénix (même si on a souvent utilisé son pouvoir, on n’en sait pas grand chose).


Pour finir je vais parler des dessins. Encore une fois Phil Jimenez est irréprochable, trait parfait, personnages très humains, sens du détail, décor omniprésent, de belles scènes de destruction, une mise en page impeccable, cadrage agréable, des scènes d’action qui bougent bien. Encore une fois, c’est excellent. A noter un très bon travail sur la couleur réalisé par Chris Chuckry qui insère une teinte orange rougeâtre pendant tout l’arc.
Kab
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le 24 juin 2014

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Kab

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